“Ca va changer ma vie”
Contacté au
téléphone, Stéphane Hamard nous a livré ses premières impressions à
chaud, sous le soleil du Sénégal. Il termine cette dernière étape en
boulet de canon à la 22e place, confortant sa 73e au général, pointant
à une excellente 17e position de sa catégorie marathon (+ 451 cm3) et à
une non moins superbe 4e place au classement des malles motos. Au
passage il a aussi été récompensé par un trophée du fair play pour
avoir dépanné Norbert Dubois au Maroc.
Comment vous sentez-vous après quinze jours de course ?
Finir cette course, c’est un rêve de 25 ans ! Mes
souvenirs de jeunesse reviennent en tête. Ma vie ne sera plus la même
désormais, j’ai tant désiré réaliser cela. J’ai cette phrase de Thierry
Sabine en tête : le Dakar c’est "faire vibrer ceux qui partent et rêver
ceux qui restent". C’est vraiment cela le Dakar.
Avez-vous songé à abandonner ?
Jamais ! Même à Atar où j’ai touché le fond. Je me suis
alors concentré sur ce que j’avais à faire sur la moto pour affronter
la suite. C’est dans ces moments que je suis le plus costaud. Cette
année la course était ultra-cassante pour les hommes et les machines en
raison de ses changements de rythme permanents. Ce n’était peut-être
pas la course de l’extrême avec de grandes dunes dans lesquelles on se
perd, mais sur la durée, c’était une édition qui nous a broyé.
Quel a été le moment le plus difficile ?
Ce fut ma chute à Atar et le lendemain au bivouac car
j’étais seul pour réparer. Je tiens à remercier Fabrice Roche qui ne
m’a pas lâché dans la tempête de sable après ma gamelle. J’étais
choqué, continuer à ce moment là était risqué, je lui dois beaucoup.
Avez-vous pensé à vos proches restés à la Réunion ?
C’est vrai que j’ai su grâce à Simon Jean-Joseph que ma
course a été relayé par le JIR et RFO notamment. Malgré tout, la course
est extrême et on ne pense qu’à sa survie car il faut avancer tous les
jours. Maintenant je ne pense qu’à reprendre le cours normal de ma vie.
Le Dakar, c’était les vacances, le travail m’attend à la Réunion !
Vous y retournerez l’an prochain ?
À chaud, c’est difficile à dire. En tout cas pas sans
assistance. J’ai été mis à genoux par la course. Maintenant je ne pense
qu’à manger et dormir, mes fonctions vitales. Il faut que je me
rétablisse, j’ai vraiment besoin de repos.
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