Les photos
Écrit par Stéphane Hamard
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21-01-2014 |
Etape
5 : Chilecito – Tucuman, pour un total de 912 Kms !
Dès
le départ de la spéciale, avec le soleil qui se lève à peine, il est très
difficile de voir les pièges dans la poussière des pistes de sable, c’est très
dangereux !
On
part tout de suite sur du hors-piste mauvais, et très éprouvant, et avec la
chaleur étouffante, je comprends que ce ne sera pas une journée facile…
C’est
une alternance de dunes molles et de hors-piste vicieux qui nous cueille dès ce
matin, dur ! Au kilomètre 22, je me fais surprendre par une zone de sable
très mou, et alors que je roule normalement, d’un coup, la roue avant s’enfonce
jusqu’au moyeu, stoppe immédiatement, et je passe direct par-dessus le
guidon ; La moto fait naturellement un salto avant et vient m’enfoncer
dans le sable pour parachever le geste technique !!! C’est une scène que
nous avons tous vécu, et qui est imparable ! Rien de grave, pas de panique, mais déjà un peu de temps perdu pour dégager la moto, la roue avant bloquée dans le sable. Par
une température de 48°c, c’est juste embêtant de s’attaquer à désensabler la
moto à moitié ensevelie ; Et secouer le pilote qui a pris un bon paquet de
sable qui rentre partout, et qui colle à la sueur… (c’est ok pour les
détails ? lol)
Les
caps en hors-piste me semblent interminables, et je souffre beaucoup. Les
franchissements de dunes sont très difficiles, et on entend les moteurs hurler
la mort, tellement on doit les solliciter dans les derniers mètres, quand on
calcule qu’on pourra passer de justesse, sans devoir faire demi-tour pour
reprendre de l’élan. Evidemment, dans ces conditions, les chutes (sans gravité) se succèdent, et je perds beaucoup d'énergie.
D’après
mon road-book, je ne suis pas très loin de la fin des grosses difficultés
(environ 12 kms). Il est midi et je vois le bout du tunnel. Sauf que dans un
secteur super délicat, je ne réussis pas à franchir une passe, comme de
nombreuses motos et même les premières voitures qui nous ont déjà rattrapés. On
entend les moteurs hurler dans tous les sens. Sur quelques centaines de mètres,
c’est un peu l’apocalypse, des motos et des voitures plantées partout dans ce
secteur de dunes grises. Arrivé sur un petit sommet, je me couche une fois de
plus, et à bout de force, je décide d’attendre un peu, de me mettre à l’ombre
d’un buisson. Je suis vraiment à bout de force. Je regarde impuissant ma moto
couchée sur le côté, je ne peux même plus la relever tellement je suffoque avec
la chaleur. Après plus de 30 minutes, après avoir avalé 2 barres de céréales,
je reprends mes esprits, et décide de repartir. Redresser la moto, redémarrer,
observer la trajectoire qui me semble viable. Bizarre, je sens qu’elle ne
répond pas bien… Je reprends, plus serein après ce petit arrêt, mais je
comprends vite que je suis « à sec ». Zut, alors que je repartais pas
trop mal, elle cale définitivement ! Panne d’essence ! Trop con, j’ai
manqué de lucidité en laissant la moto couchée sur le côté tout à
l’heure ; Le réservoir arrière s’est vidé… Il faut dire que j’avais
calculé ce matin une consommation d’un bon 10 litres au 100 ; Il s’avère
qu’on est à 20 litres au 100 environ sur ce terrain de la mort… Je la cale
debout avec le sable, et me remets couché dans un buisson, dans un semblant
d’ombre. La chaleur extrême semble ralentir mon cerveau… Il me faut 10 minutes
avant de réaliser que je sais qu’il me reste environ 2 litres dans les
réservoirs avants, et qu’en les transférant à l’arrière, je pourrai avancer un
peu, et peut-être rejoindre une solution dans le rio, annoncé dans 6 kms. Mais
alors que cette opération doit me prendre 10 minutes en conditions normales, il
ne me faudra pas moins de 2 heures ( !!) ici, impuissant et
« tournant au ralenti » dans ces conditions extrêmes. J'arrête tous les quelques camions qui passent déjà, pour leur demander de l'eau. Ca marche à tous les coups, et même si c'est de l'eau chaude, j'apprécie énormément. J'aurai bu 6 litres pendant ma mini-séance de mécanique. Le temps n’a
plus trop d’importance, il faut avant tout assurer. Je repars enfin, et rejoins
ce fameux rio synonyme de (presque) fin de première étape, un peu plus soulagé. Par rapport au road-book, je vois que je suis rentré "trop tard" dans le rio, je n'ai pas "trouvé" un waypoint qui marque l'entrée du rio, un point de passage obligatoire. Je sais que je dois remonter le rio en cap 90 pour le retrouver, mais je n'ai pas les moyens de faire demi-tour, je suis trop court en essence, et physiquement mort. Je sais que je prends une pénalité d'une heure, mais après les 2 heures perdues à mécaniquer, plus la peine de courir après ce point de passage, je jauge qu'il est préfèrable de faire l'impasse, surtout que le secteur semble très dangereux et super mou, trop risqué de s'y aventurer sans essence.... Je décide de continuer vers l'arrivée d'étape. J’épuise ma petite
réserve d’essence, mais reste optimiste, je suis maintenant dans un secteur
plus porteur. Sauf que beaucoup de concurrents sont déjà passés (il commence à
se faire tard, 15h), et tous sont très juste en essence. Enfin un motard Italien peut
s’arrêter et me donne 1,5 litre. J’ai peur que ce ne soit pas suffisant mais je
reprends le rio à bon rythme. Trop court, ça s’arrête encore !! Je dois
être à 20 Kms de l’arrivée, une misère. Le mec s’arrête, mais je comprends
qu’il ne peut plus me dépanner, il est presque à sec. Je décide de lui laisser 200 Pesos pour qu'ils les transmette à un mec à l'arrivée qui pourra me remonter de l'essence. Je comprendrai plus tard que les officiels ne laisseront jamais personne (et à fortiori un "touriste" reprendre la piste à l'envers...). J’attends encore des
concurrents, mais les passages se font rares. Le temps est long très long, très très long. J'observe depuis un moment des chevaux sauvages qui se baladent pas loin. Je ne sais pas si j'ai retrouvé toute ma lucidité, mais une idée me vient soudainement : je sors mes sangles (toujours utiles, dans un petit coin sous la selle), et je me mets en tête d'essayer d'en attraper un, dans le but de monter dessus, et d'aller chercher un bidon d'essence à l'arrivée, il y aura forcément un village. !! (Bon ok, avec le recul, c'est du grand n'importe quoi, mais ce doit être une idée de désespéré qui tente tout pour s'en sortir !!). Toujours pas de moto en vue.... Et ce n’est que 3 heures interminables
plus tard qu’un Estonien, Tomaas, peut me rendre service. Il est épuisé, avec 2 stators pourris de sable et d'huile autour du guidon de sa Honda ! Il a crané 3 fois son allumage depuis ce matin, tellement il fait chaud. (En même temps, vu les pièces de rechange qu'il a, il n'était pas très surpris...lol). Un peu plus d’un litre d'essence, mais
il est aussi presque à sec. Il repart devant, et moins d’un km plus tard, je le
vois arrêté… Il vient de casser définitivement le moteur ! L'horreur ! Mais il me propose un
deal sympa : on transfère toute son essence, et je le remorque ! Le
temps de récupérer son essence, de sangler son repose-pied à mon bras
oscillant, et c’est parti pour un épisode qui pourrait être rigolo si on n’était
pas aussi mal barrés. Je vous garantis que tirer une moto dans le sable d’un
rio, puis dans les ornières de fesh-fesh, ce n’est pas drôle du tout !
Sans compter les ruptures de sangles, suivis des enchevêtrements typiques dans le disque et la couronne AR. Il faut sortir plusieurs fois le couteau suisse pour récupérer les sangles, et faire des noeuds (on doit être à 10 noeuds sur les 2 mètres de sangles ! lol) pour repartir. Puis les poussettes dans des ornières de fesh-fesh, un camion qui manque de nous rouler dessus dans cette poussière brulante etc, on est morts !!
Bref,
à force de ténacité et de rage, nous finissons par franchir la ligne d’arrivée
ensemble de cette première spéciale, il est plus de 19 h !
Je
l’aide à charger sa moto dans un pick-up qui traine là, et reprends le cours de
ma course. J’arrive à faire les 2 kms qui me séparent d’une station-service sur
la neutralisation, et j’attaque les 111 kms qui doivent m’emmener au départ de
la 2ème spéciale de 205 kms. Je suis très inquiet car la nuit
commence à tomber, et commencer une
spéciale de nuit, ça me semble risqué… Arrivé au départ de la spéciale à 22h30,
l’officiel m’annonce que cette 2ème spéciale a été annulée, et que
je dois rejoindre la liaison finale par un tronçon de 23 kms, avant de faire
les 231 kms qui me séparent du bivouac. Bonheur, soulagement, c’est vraiment
une chance. Je fais les pleins d’essence au ravitaillement prévu au départ de
spéciale, et je repars pour ces 250 kms de mauvais goudron.
Il
fait nuit noire, et les kilomètres ne défilent pas, je suis super fatigué. Le
road-book indique une déviation par des pistes pour contourner des travaux, et
j’ai du mal à distinguer le côté de la piste. Je suis usé physiquement. Je dois
ensuite franchir un col, avec des lacets dans la montagne, c’est super
dangereux. Je fixe une ligne blanche au milieu de la route mais je suis à bout,
je crois que mes yeux se ferment de temps en temps. Et il me reste encore 180
kms pour rejoindre Tucuman. Je ne croise personne, c’est très angoissant. Dans
une vallée, à l’entrée d’un village, je vois le gyrophare particulier d’un CP,
super. Je m’arrête à ce Contrôle de Passage de liaison ; Les 2 officiels
m’avouent qu’il reste pas mal de concurrents qui doivent dormir dans les dunes,
et qu’ils ne voient plus passer grand monde à cette heure. Le temps qu’ils me
donnent un bout de fromage et de l’eau, je reprends ma route. Mais j’ai
énormément de mal, mon corps me dit de m’arrêter pour dormir, mais la raison me
pousse à rejoindre le bivouac, car je ne sais pas quelle est l’heure de départ
ce matin (eh oui, minuit est passé !). En remontant un col, sur le bord,
je m’arrête près d’un muret, je suis à bout. Je béquille la moto, je vais
m’allonger 2 minutes sur ce muret, tel quel, sans retirer ni casque ni rien. Le
ciel est noir, pas une étoile ; Pas un bruit dans cette nuit noire, juste
le bruit imperceptible d’une petite rivière qui coule au loin… Je suis seul au
monde, c’est le Bonheur, mon corps s’apaise…. Je ne pourrais pas vous dire
combien de temps ça a duré, mais j’évalue environ à 4 ou 5 minutes, je suis
réveillé en sursaut par un pilote voiture Argentin qui me secoue et me demande ce que je
fais là, si tout va bien !! lol, j’étais si bien… Bon, triste réalité, il
faut y retourner. Le mec se propose de me « guider » en passant
devant avec ses phares puissants. Cette petite sieste m’a fait beaucoup de
bien, je me colle à lui, et enquille les kilomètres comme en plein jour !!
Quelques heures plus tard, nous voici en vue de la ville de Tucuman, c’est une
délivrance. Il est 3h30 quand je pointe au contrôle d’arrivée, je rentre dans
le bivouac, repère rapidement le camion des malles, attrape mon sac de
couchage, et m’allonge direct sans rien demander de plus. C’est la première
fois que j’arrive aussi tard d’une étape. Le bivouac n’a plus trop d’activités,
je m’endors aussitôt. Quelle journée !!
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Écrit par Stéphane Hamard
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21-01-2014 |
Ce
matin, premier départ moto à 6h15, c’est du relâchement !!
Nous
avons une petite liaison de 59 Kms, avant de se lancer dans une longue spéciale
de 352 Kms ; Longue car pour les pilotes de pointe, le fait d’être en
étape « Marathon » change leur façon de piloter, ils n’ont pas pu
changer leur pneus hier soir…
Sur
cette spéciale, comme depuis hier, nous avons un parcours spécifique
moto ; Les voitures et les camions ne passeront pas sur notre itinéraire.
On le remarque tout de suite, car la première partie de journée est vraiment
typée enduro, avec des pistes très étroites et techniques. Les quads ne doivent
pas rigoler ce matin… Les 2 jours à venir ont été "dessinés" par Jean-Luc MIROIR, un spécialiste enduro, et on va mesurer rapidement sa "touche très enduro" !!
Il
faut faire très attention à la navigation sur ces petites pistes entrelacées,
et, super concentré, je me régale sur ce parcours. Je me surprend des fois à balancer ma moto comme une petite enduro "domestique" de 100 Kgs, alors que celle de Rallye fait dans les 180 avec les pleins. Mais le contraste avec les pistes d'hier est flagrant. Je suis un peu surpris
d’ailleurs de me retrouver avec 5 ou 6 motards parfois qui me suivent de près,
visiblement complètement perdus. Les décors sont somptueux, et font parfois
penser au Far-West. Avec les chevaux sauvages qu’on voit un peu partout, la
magie opère….
Bonne
journée, pas de souci particulier, je suis super satisfait de ma journée.
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Écrit par Stéphane Hamard
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21-01-2014 |
Ce
matin, encore un départ matinal à 4h30 !
Première
liaison de 292 kms, avant d’attaquer la spéciale de 373 Kms.
Sur
le départ de spéciale, je me présente 3 ou 4 minutes avant mon heure, mais les
« pré-filtres » m’indiquent que ce n’est pas encore mon tour. Bon, je
suppose qu’ils ont décalé le départ de 5 minutes, ça arrive quelquefois. Puis,
des pilotes qui me semblaient derrière moi hier au classement prennent le
départ, je commence à m’inquiéter… Surtout que l’officiel du départ me fait de
grands signes de loin, et hurle mon numéro ! Ils se sont loupés, je prends
le départ avec environ 3 à 4 minutes de retard, damned, je suis énervé !
Le début de la spéciale est très défoncé, dans une succession de pistes à flanc
de montagne. Surtout garder son sang-froid, même si ce n’est pas facile de se
retrouver derrière des quads qui vous font une poussière monstrueuse alors qu’ils
auraient dû partir après moi… Je roule sur un gros rythme et double déjà 5 ou 6
motos, mais je me mets en danger ; Je me rattrape d’extrême justesse sur
une saignée au bord d’un gauche qui se referme grave ; la moto est saine,
l’amortisseur a très bien encaissé le changement de cap à la roue arrière, et
je m’en sors avec une belle frayeur. Mais ce fût de courte durée : sur un
quad qui me fait une poussière de folie, je vais trop près et ne vois pas une
crevasse sur la gauche, je glisse dedans et me fais éjecter sur le côté. Bing,
le casque a bien reçu ! Pour ne pas perdre trop de temps, sitôt remonté
sur la moto, je continue sur le côté de la piste, en espérant pouvoir remonter
un peu plus loin… Mauvaise pioche ! Impossible de remonter, la falaise ne
fait que s’accentuer… Du coup, je dois faire demi-tour, et revenir au point de
sortie de piste pour la rattraper. En même temps, je vois les mecs au-dessus
qui me passent tranquillement sur la bonne piste, grrrr, ça m’énerve encore
plus !! Dans ces montées et descentes de cols défoncés, globalement, on
grimpe en altitude, jusqu’à se retrouver à plus de 4000 mètres, pour des
« montées impossibles » ; L’itinéraire devient vraiment très
compliqué, sur du hors-piste dangereux à flanc de falaise, ou des successions
de crêtes angoissantes. Lorsqu’on redescend sur des rios encaissés, il faut
veiller à bien observer pour ne pas se
faire piéger par des bourbiers formés par les pluies récentes. Bref, c’est très
éprouvant, et on passe vraiment dans des endroits improbables, avec un passage
dans des pierriers montagnards de folie, ou des portions de grosses pierres
genre ardoise glissante qui ne pardonne rien !! J’imagine déjà beaucoup de
dégâts dans des chutes assez dangereuses. Sur un franchissement en crête dans
un pierrier aux cailloux assez gros, après 2 tentatives, je finis
–heureusement- d’extrême justesse, avec la dernière phalange sur l’embrayage, à
bout de force !! Bref, ça passe, mais de justesse. On redescend ensuite dans une vallée par une piste sinueuse au dénivelé important. Ca dure si longtemps que mes mains sur le guidon chauffent (!!) et mes cuisses également, tellement il faut tenir l'équilibre en freinage en permanence.... Pour finir, les 20
derniers kilomètres sont très rapides sur une piste large qui permet de se
défouler, à fond.
Ce
soir, c’est une étape « Marathon », c’est-à-dire que les assistances
ne sont pas permises. Nous sommes isolés dans une caserne, et tous les pilotes
motos doivent faire la mécanique uniquement avec les pièces et outils qu’ils
ont sur eux. Bon, pour nous les pilotes du « camion malles » -sans
assistance donc-, ça ne change rien à l’habitude, et nous sommes plutôt ravis
de voir tout le monde à la même enseigne ! On nous donne tous un « kit »,
nécessaire de toilette, chaussettes, polaire etc pour passer la nuit dans un
dortoir finalement beaucoup plus confortable que mon tapis de sol dans ma tente
étriquée…
Depuis
plusieurs jours, j’ai quand même un souci au pied gauche qui me fait mal dans
ma botte. J’ai plusieurs ampoules et c’est très douloureux. Bizarre, ce
phénomène d’ampoule, que ce soit aux pieds ou aux mains, touche pas mal de
monde. Même Cyril DESPRES a les mains meurtries. Sans doute la chaleur et
l’humidité extrêmes de ces derniers jours.
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Écrit par Stéphane Hamard
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21-01-2014 |
Hier
soir, j’ai passé une bonne partie de la nuit à mécaniquer, dur ! Le
problème de carburateur n’était pas franc… En fait, après plusieurs tentatives,
il s’avère que c’est un problème de pompe à essence ! C’est con, mais en
même temps, il vaut mieux que ça m’arrive sur le bivouac que sur la
piste ! Bref, le problème est identifié et réparé. La nuit ne fût pas
comme prévu, mais ça va encore bien, je me sens dans le coup.
Aujourd’hui,
première moto à 4h30, pour une liaison de 304 Kms, puis spéciale de 359 Kms, et
enfin liaison de 62 Kms pour arriver à San Rafael.
La
spéciale commence sur du rapide où la navigation n’est pas évidente. Je suis
très concentré pour ne pas gaspiller d’énergie inutilement, je suis encore un
peu juste de sommeil. Mais rien de très difficile. Au kilomètre 250, nous
attaquons les dunes de Nihuil, et là, ça ne rigole pas du tout ! Le sable
noir est très chaud et pas du tout porteur ; Il faut en permanence être
aux aguets et ne pas perdre de vitesse pour que la roue avant ne s’enfonce pas
trop. Il fait très chaud, et je commence à vraiment souffrir d’une journée déjà
bien entamée. Sur un cap 120, je me trompe complètement de direction, et viens
me tanker dans une dune qui ne débouche sur rien qui m’inspire… Après déjà
plusieurs chutes dans ce sable, à relever la moto sous ce soleil de plomb, je
respire trop vite, je suis à bout de souffle. Je décide de stopper un peu pour
observer la situation plutôt que de continuer à forcer dangereusement. Au
final, je perds 45 minutes à me sortir de ce trou, mais j’ai pu contourner
cette dune et retrouver le bon cap. La fin d’étape est un calvaire, tant les
températures sont élevées. Nous finissons sur une longue piste sablonneuse,
très ondulée, et très profonde, qui use beaucoup le pilote et bouffe tant de
puissance que j’ai mal pour ma moto…
Arrivé
au bivouac de jour, je suis bien content d’être là ; Mais la moto et le pilote ont
souffert aujourd’hui. Vite la mécanique et le dîner pour ne pas louper un repos
essentiel.
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Écrit par Stéphane Hamard
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21-01-2014 |
Dimanche
4h20 du matin, départ de la première moto, dans l’ordre des numéros de course.
Comme
je l’avais « prévu » (lol), je trouve un camion d’assistance à
l’entrée du parc fermé, et demande gentiment au chauffeur de me prendre mon
petit sac d’affaires ; Je passerai le récupérer au bivouac ce soir. La
difficulté, c’est parfois de le retrouver, et de perdre un temps précieux le
premier soir, mais bon, pas le choix !
Lorsque
j’arrive à l’emplacement de ma moto, je remarque un peu de produit absorbant
sous ma moto, bizarre. En démarrant (un peu difficilement), je comprends vite
pourquoi, et le rythme cardiaque s’accélère : mon carburateur fuit
l’essence.
La
journée commence par une liaison de 405 Kms, avec la traversée de la ville, et
toujours autant de monde présent, et chacun veut sa photo avec tous les
concurrents !... Genre de pagaille à chaque feu rouge ! Pour ma part,
en plus, tout le monde m’indique la fuite d’essence à chaque arrêt. Je profite
d’une station essence pour aller faire le plein et inspecter tout ça de près,
avec angoisse. Pour les connaisseurs, quelques coups de manche de raclette à
pare-brise suffiront à faire redescendre d’un coup ma pression
artérielle !! Bref, un vieux truc qui marche 9 fois sur 10. Sans doute le
fait de n’avoir pas tourné depuis longtemps, le pointeau de carburateur s’était
bloqué, et quelques « coups » bien placés ont suffi à faire tout
rentrer dans l’ordre. Ouf, on connait plus serein comme début de course, mais
rien de grave, tout roule.
Fin
de la liaison vers 10h, et départ de la spéciale environ 15 minutes plus
tard ; J’ai bien fait de ne pas trainer en route ! En fait, pour les
« liaisons », nous avons juste un temps imparti pour le faire, et les
pénalités commencent à tomber si on dépasse ce temps. Pour les « spéciales »,
le chrono est déclenché au départ, et c’est véritablement la course qui est
lancée sur ces secteurs.
La
spéciale de 180 Kms est une bonne mise en jambes, avec une alternance de
chemins très techniques et étroits, et de pistes plus rapides et glissantes.
Nous passons déjà quelques gués et rivières où les pièges sont donc nombreux.
La navigation ne me pose pas de problème, mais il faut quand même bien
« caler » son road-book. Sur une piste de montagne, je vois une forme
étrange au loin… Je rejoins vite un genre d’iguane d’environ 1 m qui traverse
la piste ! Je passe juste devant lui, il a eu chaud à ses
moustaches !... Et moi aussi, il m’a fait très peur ce con…
Ensuite,
encore une longue liaison de 224 Kms qui « use » et qui nous amène à
l’autodrome de San Luis. J’arrive juste avant la nuit. Monter ma tente,
récupérer ma malle, faire la vidange et le filtre à air, je n’ai pas de temps à
perdre… Heureusement, Mathieu, le délégué au camion des malles, pour les
pilotes sans assistance, s’occupe de me récupérer les affaires laissées dans un
camion ce matin, sympa.
Mais
ma moto donne déjà des signes bizarres, je ne suis pas rassuré ; 2 ou 3
avis me confirment que les carburateurs peuvent poser problème, surtout en
altitude, nous sommes déjà à 2000 mètres. Je décide donc de changer le
carburateur dès le premier soir, car elle démarre vraiment de plus en plus mal.
Premier soir et premier direct sur France TV, c’est bien car Richard COUFFIN
fait rapide ( !), il ne faut pas entamer le capital sommeil...
La mécanique me prendra beaucoup, beaucoup de temps... Finalement, avec plusieurs démontages et réglages, il s'avère que ce n'est pas le carburateur qui est en cause, mais la pompe à essence ! Ca a pris beaucoup de temps mais l'essentiel est assuré, la moto ronronne comme au premier jour, c'est le plus important pour piloter sans angoisse demain.
1h30, vite, il faut aller dormir. Zut -erreur du service des achats- lol -, lorsque je "déploie" ma tente, je me rends compte que ce n'est pas une véritable tente, mais un simple abri de plage !! Je n'aurai que la tête à l'abri... mdr. Bon, pas grave, la nuit est calme, il fait une température "à la St Gilloise" et nous sommes sur un bivouac en dur, c'est encore bien confortable.
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