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Etape 13 Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
Écrit par Stéphane Hamard   
21-01-2014

Dernière étape du Dakar 2014, ça se relâche un peu ce matin au bivouac.

Après une liaison de 122 Kms, le départ de la spéciale est quand même particulier. On sent que sur les 150 Kms de spéciale restants, on ne rencontrera pas de difficultés, et que le podium d’arrivée nous est promis… sans être tenu !

Pour cette dernière, le départ de la spéciale se fait dans l’ordre inverse du classement général des motos. Ainsi, les pros, partants en dernier, devraient avoir pas mal de dépassements à effectuer. Avant le départ, nous avons pas mal de temps, et c’est le moment des dernières interviews, des dernières photos de groupe, et tout le monde est détendu.

Tellement détendu que lorsque l’officiel me donne le départ, je me rends compte que je n’ai pas mis mon trip à zéro. Je suis donc complètement décalé sur le road-book, et ça sent la déconcentration… Du coup, alors que le road-book m'indique le km 1, je suis sur mon trip au km 123, pas clair !... Heureusement, gros coup de bol, au km 9, on a une traversée de village avec une zone de vitesse limitée à 50, et je vais profiter de cette zone pour me recaler. Alors que c’est le dernier jour, que je n’ai plus rien à gagner, mais éventuellement tout à  perdre, je ne peux pas m’empêcher d’aller « chercher » la poussière devant moi… 1 puis 2, et encore 1 quad de passé, je joue le jeu à fond, sans me poser de question ! Finalement, je n’arriverai jamais à m’y faire…, quand le chrono est enclenché, je m’y mets à fond. Je décide donc de continuer la course, grapillant 1 à 1 les concurrents devant moi, je ne veux rien regretter. C’est parfois limite sur ces pistes à flanc de montagne, avec une adhérence 0, mais tellement grisant de partir en glisse en permanence !! Je prends un plaisir fou, surtout que je dépasse, et que personne ne me rattrape ; je m’éclate, je veux en profiter jusqu’au bout. Je me dis que dans quelques kms, tout ça sera fini, ce serait trop bête de ne pas en profiter ! Même au milieu de la spéciale, quand on passe dans un rio avec pierriers et sable mou, je ne dévisse pas, je suis euphorique. Il faut dire qu’après toutes ces pistes et tous ces kilomètres, je la connais par cœur cette moto ! Je me fais même quelques frayeurs sur des freinages en glisse des 2 roues sur des virages qui ferment trop vite ! Et les cactus sur les versants qui semblent me dirent « viens-là mon petit, viens m’embrasser ! » Très peu pour moi, si je peux éviter…

Je termine comme j’avais commencé, à bloc, et heureux ne n’avoir rien concédé à la course.

La ligne d’arrivée de cette dernière spéciale franchie, c’est un Grand Bonheur, malheureusement difficile à décrire ici. Une émotion terrible qui vous envahit, qui mêle la joie d’un sacré parcours accompli, et la tristesse que tout est fini….

Mais par-dessus tout, toute la fatigue et toute la nervosité accumulée remontent, et il est difficile de rester zen. Nous sommes tous là à partager une émotion unique. C’est l’aboutissement d’un parcours tellement fort, qui nous a éprouvé, et qui va nous permettre de nous retourner bientôt sur ces 2 semaines de folie, pour en sortir grandi.

L’arrivée sur le podium final de Valparaiso est bien à la hauteur du symbole de ce Dakar 2014, plus long, plus intense, plus dur…

Je suis grandi d’avoir passé cette épreuve, et suis fier de recevoir la médaille du finisher 2014.

Je suis fier aussi de vous avoir tous derrière moi, d’avoir pu partager des émotions que seule une épreuve comme celle-ci peut fédérer.

Je retiendrai une image forte, en revenant sur le prologue de Rosario : j’ai lu une banderole dans la foule « Gracias Thierry SABINE ». En effet, je suis très touché par cette attention. Car c’est GRACE, (ou A CAUSE selon les circonstances de courses, lol) à Vous Thierry SABINE, que nous sommes encore fascinés par cette idée folle de course de l’extrême. Alors MERCI Thierry SABINE pour le mythe que vous avez créé.

 
Etape 12 Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
Écrit par Stéphane Hamard   
21-01-2014

Aujourd’hui, c’est encore un morceau de bravoure, avec 700 Kms au total.

Après l’étape d’hier, ce n’est malheureusement pas une étape de repos, et les enchainements de pistes bien dessinées, et le hors-piste dans les rios qui cassent encore les bras, va peut-être venir à bout de quelques motards pas au point.

De mon côté, c’est pour la roue avant que je crains, tellement ça tape partout, ça renvoie à droite, à gauche, sans prévenir, et à chaque fois, ce sont les mains qui prennent cher, à ramener le guidon dans le bon sens !

L’orientation est beaucoup plus facile aujourd’hui.

Mais la spéciale se termine par un gros cordon de dunes à passer, et le sable est toujours aussi mou ! Dur de garder le cap quand le sable est si peu porteur. Car les trajectoires sont beaucoup plus aléatoires, et il est toujours plus difficile de revenir sur un itinéraire quand les dunes se dressent dessus !!

Sur la fin, je vois encore pas mal de motos plantées, mais on sent la rage d’en finir.

Sur une grande descente de dune finale, je vois le panneau d’arrivée, et alors que je passe le premier drapeau jaune, qu’il ne me reste plus que 200  mètres à faire, je me prends un gros coup de raquette à l’arrière, et malgré ma vitesse, je m’arrive pas à me rattraper… Je me fais une super cabriole devant le drapeau d’arrivée, à 5 mètres !! Damned, je reprends mes esprits, j’ai du sable partout dans le casque, les gants, les bottes… Je remets la moto dans le bon sens, et je suis très heureux de m’en sortir à bon compte ! Trop bête, sur une chute comme ça, j’abime pas mal de choses, et ça va me retarder pour la mécanique ce soir.

Reste une liaison de 350 Kms ( !!), usants et ennuyants, surtout après m’être quand même bien froissé !!

 
Etape 11 Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
Écrit par Stéphane Hamard   
21-01-2014

Etape 11 : Antofagasta – El Salvador

Il s’agit de la spéciale la plus longue du rallye, 605 Kms de secteur chronométré !

Ça commence fort par du hors-piste dans le sable ! Puis ça s’enchaine par des difficultés de terrains très hostiles, avec de la navigation qui ne laisse jamais tranquille. Cette étape est vraiment l’annonce que le Dakar ne sera pas terminé avant le franchissement de la ligne d’arrivée de Samedi ! Encore des montées infernales sur des crêtes de montagne à l’adhérence très incertaine, avec des descentes vertigineuses dans un mélange de cailloux dans du sable ; Il faut vraiment être au point pour garder la précision du guidage. C’est le désert d’Atacama qui va nous dicter sa dure loi ! Mais c'est connu, plus ça se durcit, plus je suis costaud, et le fait de remonter pas mal de concurrents, et de ne rien lâcher lorsque je vise un quad (...), très dangereux à doubler, me redonne du baume au coeur, et je me régale à dépasser toutes les difficultés une à une. J'enchaine sans me poser de questions, et je sais que je fais une bonne opération au classement.

Après le CP3, je roule depuis plus de 4 kms sans m’être rendu compte que mon trip est bloqué au km 377. Zut, je viens de faire quelques kms sur un mauvais cap, je suis carrément perdu ! Le temps de faire demi-tour sur mes traces, je vois au loin les premiers camions qui arrivent. J’en profite pour me recaler, et vais désormais lire le road-book avec mon trip de secours, moins pratique puisque placé en bas du tableau de bord, mais c’est un moindre mal. J'ai quand même perdu pas mal de temps avec cette erreur, mais comme d'hab, "c'aurait pu être pire" ! Avec ce problème de navigation, il me faut me reprendre vite, car dans une spéciale aussi longue, mon expérience m'indique qu'il faut vite éviter de pendre un "faux rythme". Du coup, pour me rebooster et reprendre une cadence appuyée, il me faut un truc... Et comme quand c'est assez "long", mon truc, c'est de chanter sous le casque ou dans ma tête ! Et là, je cherche 5 secondes... Ce sera "Magnificent"(en live à Nice, hein Cado !)..... que je vais me repasser 4243 fois pendant la journée !! Bien concentré, prenant les difficultés sans calcul, les unes après les autres, je fais une super navigation, seul. Seul hic, à 4 kms de l’arrivée, je me bloque dans une énorme ornière de fesh-fesh, et je suis immergé dans une poussière pénétrante et très désagréable, ça colle partout. Zut, si près du but, sans chute marquante aujourd’hui, je me ruine le moral sur cette connerie. J’arrive finalement au terme de cette étape avec une bonne forme, et content d’avoir été à la hauteur du défi du jour. Mais qu’est ce que ça tape, en permanence dans les bras, avec toutes ces pistes truffées de cailloux cachés qui renvoient dans les bras en permanence. Finalement, j’adore ces étapes longues et usantes, ce sont de « vrais étapes » du Dakar. Mais ça va assurément laisser des traces ce soir…

 
Etape 10 Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
Écrit par Stéphane Hamard   
21-01-2014

Etape 10 : Iquique – Antofagasta : 688 Kms

 

La première spéciale se déroule dans les dunes qui longent le Pacifique, avec alternance de franchissement délicat, et pistes de sable serpentant au milieu des dunes, magnifiques. Les décors sont vraiment superbes, et l’environnement pas dangereux. C’est un plaisir de laisser s’exprimer la puissance des moteurs sur ce parcours.

Ensuite , c’est beaucoup moins drôle, puisque nous sommes confrontés aux incontournables secteurs…pourris de fesh-fesh. Très difficiles à négocier, ces passages de sable si fin qu’on dirait de la farine, avec des cailloux saillants cachés dedans !! Ca vous secoue en permanence les bras, ça sollicite les trapèzes en permanence, ça casse la mécanique, et ça casse le moral ! Surtout que ça dure toute la journée, c'est long Mr Castera !!

 

Heureusement, l’arrivée sur Antofagasta est toujours agréable, avec le petit vent du Pacifique qui rafraichit la chaleur du désert.

 
Etape 9 Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
Écrit par Stéphane Hamard   
21-01-2014

Etape 9 : Calama – Iquique : 459 Kms presqu’exclusivement de spéciale.

Au départ, ce sont des pistes très cassantes, et avec une navigation délicate. Comme j’ai fini hier dans les derniers, je me retrouve avec pas mal de quads devant moi, qui dégagent une poussière terrible et dangereuse. Heureusement, comme d’hab, je suis bien concentré sur la nav, et je tire mon épingle du jeu ; Pas mal de concurrents ont déjà fait des demi-tours ! Puis je double pas mal de motos sur ces pistes défoncées qui demandent un bon physique. Après mon traitement de cheval, et mon changement de bottes, c’est sous un nouveau jour que j’attaque cette étape !

Nous abordons ensuite des pistes effondrées, qui demandent pas mal de technique pour passer des zones… trialisantes. Incroyable, je me demande bien comment vont passer les voitures et les camions dans ces endroits !

Sur le road-book, au niveau des effondrements, il est indiqué (conseillé ?) de faire un détour pour contourner. Seulement, -on ne se refait pas !- sur le 3ème effondrement, la curiosité me pousse à aller voir de plus près, plutôt que d’aller contourner à 300  ou 400 mètres ! « On ne sait jamais… et si jamais ça passe, je gagne au moins 1 minute ! » Et voilà, bing, à trop vouloir approcher, et vérifier, je me tanke sur une marche, difficile de faire demi-tour. Résultat, au moins 5 minutes de perdues !! La leçon !

Ensuite, c’est toujours une succession de pistes usantes physiquement, qui semblent interminables. Après le 2ème ravitaillement, ce n’est que du hors-piste, avec du fesh-fesh infernal. Je ne vois personne dans la 2ème partie de journée, et fais ma nav seul, tranquille et apaisé dans mes bottes de 7 lieux ! On attaque ensuite des caps compliqués à suivre dans une succession de crêtes très piégeuses à franchir, faites de sable mou mélangé à des cailloux rebelles ! C'est au niveau des descentes, très piégeuses avec des changements de direction, que les bras sont sollicités en permanence. Difficile quand il faut changer de direction, alors que la pente vous entraine là où vous n'avez pas toujours choisi ! Sur un sol sans grip, je dois parfois m'y reprendre à plusieurs fois, en poussant dans des dévers, pour viser la bonne trajectoire qui permet de se recaler.

Ensuite, on reprend des vallées avec une alternance de sol porteur avec ornières et de fesh-fesh. Et déjà quelques voitures et les premiers camions qui me doublent. Toujours l'angoisse de les croiser, ceux-là ! Ils soulèvent une telle poussière que c'est black-out total pendant une minute à chaque fois. Et impossible de ne pas stopper sous peine de sanction immédiate; C'est comme si on vous bande les yeux d'un coup pendant une minute !!

Encore un passage délicat avec plusieurs kilomètres de dunes à passer, avec des changements de caps difficiles. Je suis surpris de croiser plusieurs fois l'IVECO de De Rooy dans ces dunes. On joue un peu au chat et à la souris. Le camion passe des dunes en essayant de les contourner au maximum, alors que j'attaque les caps direct, en sollicitant mon moteur, mais j'ai encore pas mal de jus, et ça passe plutôt bien. Alors que le camion, beaucoup plus rapide dès que "ça roule" me double, je lui coupe les trajectoires à chaque franchissement. J'ai un peu d'expérience... c'est un truc que je ne tenterai jamais avec un KAMAZ ! Beaucoup trop risqué de les énerver ! Alors que je sais Gérard DE ROOY très correct.

Nous arrivons bientôt sur la dernière descente, majestueuse, très connue et très attendue, celle d'IQUIQUE. Du sommet de cette dernière dune, on distingue le bivouac qui ressemble à un jeu de lego ! Il s'agit d'une descente à près de 30% sur 3 kilomètres, et pour l'avoir déjà faite 2 fois, je suis conscient que je vis un moment très privilégié. C'est vraiment somptueux, et il faut même accélérer pour ne pas que la roue avant s'enfonce et perturbe la trajectoire. C'est du pur Bonheur, qui dure toujours trop peu... La dune plonge dans le Pacifique, et la foule dense sur la ligne d'arrivée nous accueille avec chaleur. Allez, encore une de faite !

Ce soir, entretien classique et pneu avant neuf.

 
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