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Courses Réunion
Etape 16 : Hohhot - Pekin Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
Écrit par Stéphane Hamard   
29-06-2008

Samedi 28 Juin

La dernière étape n'est qu'une liaison de 616 Kms; Encore un réveil matinal à 3h30, et les gestes qui, malgré l'arrivée proche et promise sans trop de surprise puisque sans secteur chronométré, sont toujours automates.

La joie de voir la Grande Muraille de Chine est intense en émotion, et l'accueil des Chinois est indescriptible, avec les orchestres traditionnels et les mises en scènes très théâtrales. Malgré tout, la fatigue est vraiment trés grande, et je vous avoue qu'il est difficile de réaliser que nous avons fait tant de chemin sur 2 continents. J'éprouve une grande satisfaction de la mission accomplie, au nom de vous tous qui me suivez et me soutenez, et en particulier mes partenaires qui s'affichent sur la moto.

Néanmoins, j'ai encore du mal, à chaud, à exprimer mon bonheur, tant la souffrance est intense, et d'ailleurs partagée par bon nombre de concurrents.

Mais finalement, n'est-ce-pas une satisfaction de pousser sa passion à bout, de se surpasser pour continuer ses rêves ?

Parce-que REVER, c'est un pas vers le BONHEUR.

L'arrivée, cliquer pour agrandir.... 

 

 
Etape 15 : Bayan Hot - Hohhot Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
Écrit par Stéphane Hamard   
29-06-2008

Vendredi 28 Juin

C’est la dernière spéciale du rallye ! Après avoir retardé le départ d’une heure pour « récupérer » tous les pilotes coincés dans l’étape d’hier, c’est un ultime secteur chronométré de 202 kms. Dès le départ, c’est un enchevêtrement de piste où je croise déjà plein de motos dans tous les sens ! C’est la débandade dans ce labyrinthe de pistes de sable mou et profond. Et je n’ai pas fait 2 kms que je prends déjà ma première gamelle. Sur ce terrain, c’est la clavicule qui me rappelle à ces bonnes douleurs, alors que la jambe « tire » et limite beaucoup mes mouvements depuis 3 jours, mais je ne vais pas m’arrêter si près du but ! Au km 8, nous attaquons à nouveau des dunes ! Je ne le crois pas ! Après la journée d’hier, je pensais qu’on passerait une journée plutôt « tranquille » ! Et bien tout le contraire : je défile d’avance le road-book pour constater qu’on va passer toute cette dernière étape dans les dunes !! Coup au moral. Mais bon, le sable est quand même beaucoup moins compliqué qu’hier, et j’enchaîne les montées et les descentes avec angoisse, tellement la clavicule est sollicitée dans ces trajectoires aux nombreux changements de direction. Au cours de cette spéciale, les notes du road-book sont très simples : 30 kms sur tel cap, 40 kms sur tel autre, etc, le tout en hors piste à travers les dunes ! Du coup, les indications du jour doivent tenir sur environ 3 pages, du jamais vu. Comme tout le monde je crois, j’avance sans me poser de question, et progresse toujours et encore, alors que les kilomètres ne défilent pas dans cet environnement. Au CP1, je suis tellement « sec », que je m’arrête pour boire une bouteille, et fais part de mon dégoût du jour. « Et alors, tu ne crois pas qu’on va te le donner comme ça, Pékin ! » me dit-il en riant ! Bon ok, je continue, comme un forçat, sur cette étape interminable. L’autre problème est que les dunes sont parfois entrecoupées de plaines d’herbe à chameau intense ! Un enfer je vous dis ! Je tombe plusieurs fois dans ces petites plaines, et comprend que René METGE ne lâchera pas la pression, jusqu’au bout. Sur une énième chute, j’ai la mauvaise idée d’atterrir pile sur l’épaule douloureuse. Rien de cassé, mais je réalise que je suis peut-être un peu au-delà du raisonnable. Bon, je reprends, comme un automate, avec les lèvres en feu, et arrive à décompter les centaines de mètres qui s’affichent sur le trip ! La ligne d’arrivée est en plus difficile à trouver, et j’opte pour faire quelques kilomètres en plus, pour contourner cette herbe à chameau assassine ! Finalement, après avoir passé une nuée de photographes postés dans les dernières dunes, le drapeau de pointage, et c’est la délivrance !

Ne reste plus que 300 kms de liaison sur le goudron pour un temps imparti de 6 heures, et c’est le dernier bivouac. Après 7 kms seulement, ma moto s’arrête, plus d’essence ! Incroyable ce qu’elle a pu consommer dans l’étape. Très vite des policiers se portent à ma hauteur et avec le langage des signes, je comprends qu’ils vont téléphoner pour me dépanner. Je n’en peux plus, je m’allonge sur le bord de la rigole pour dormir. Un quart d’heure plus tard, je suis réveillé par un copain qui va me dépanner de 2 litres pour rejoindre une prochaine station, tout roule ! Je vous passe les 300 kms d’autoroute interminables, avec une mésentente manifeste entre mes fesses et la selle ! J’ai largement le temps de regarder les villes industrielles que nous traversons qui ne semblent jamais s’arrêter de « fumer », et les campagnes où vous avez toujours de nombreuses personnes qui travaillent manuellement. A 30 Kms de l’arrivée, sur le bord de la route, Dominique Robin me fait de grands signes, sa moto vient de serrer ! Bon, tout est encore possible, l’assistance entre concurrent étant autorisée. On sort les sangles, et je le remorque pendant ces 30 Kms ! Du grand art ! Un peu d’angoisse au début, puis une grande partie de fou rire, de nervosité peut-être, surtout lorsqu’on traverse la ville d’arrivée, avec ses feux rouges et le trafic intense ! Encore une expérience irréelle ! Il pointe donc au contrôle final en poussant sa moto, mais son classement est donc préservé. Par contre, pour la liaison de demain, ?? Ce soir, aucune mécanique de mon côté, je ne fais RIEN !

Demain, juste une liaison de 665 kms avec un temps imparti de 15 heures pour rejoindre la grande muraille où se fera l’arrivée…. Je n’ose pas y croire, mais que de chemin parcouru ! Je dois vous avouer que j'en pleure de nervosité, de fatigue, de souffrance... Etait-ce bien raisonnable ? Sûrement pas, et je ne suis pas fier de solliciter le corps au-delà des limites ainsi. 

 
Etape 14 : Alxa Youqi - Bayan Hot Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
Écrit par Stéphane Hamard   
29-06-2008

Jeudi 27 Juin

C’est la journée la plus difficile du rallye. René Metge l’a annoncé hier soir au bivouac, cette étape de 590 Kms restera forcément dans les anales ! Il a d’ailleurs longtemps hésité lors des reconnaissances, vu qu’il a éprouvé pas mal de difficultés avec un 6x6. Il annonce même qu'il ne pense pas avoir beaucoup de véhicules à l'arrivée dans les temps le soir !!! Il s’agit de traverser le désert de Badain Jaran, avec ses dunes qui donnent le vertige. La spéciale commence directement par le franchissement de dunes, et c’est parti pour plus de 200 kms dans un sable particulier, très mou et avec des dénivelés impressionnants ; La plus haute atteint quand même 500 mètres !!

Des les premiers kilomètres, je double plusieurs pilotes ensablés et déjà fatigués de relever la moto. Dans mon état, je sais que je dois être particulièrement vigilant, il ne faut donc pas se louper ! Après une vingtaine de kms, j’arrive sur un lac au milieu des dunes !! INCROYABLE ! Le sable vient se jeter dans l’eau, c’est vraiment magnifique ! Et ces décors inouïs, nous les reverrons plusieurs fois dans la journée. L’orientation ne me pose pas trop de problème dans cette immensité de sable, puisqu’il s’agit de « faire sa route » en maintenant un cap moyen, pour sortir au final « comme on peut 200 kms plus loin ! ». Et comme annoncé, l’épreuve du jour est carrément de la folie. Des dunes monstrueuses et molles toute la journée. Sur une dune, je m’y suis repris à 4 fois avant de pouvoir la passer, je ne me rappelle pas d’une telle difficulté. Au km 100, alors que je viens de me tanker dans le sommet d’une dune spectaculaire, je décide de m’arrêter un peu pour souffler, manger et boire, car je ne me vois pas finir la journée comme ça. Ainsi, à l’ombre de la moto qui est restée à 1 mètre du sommet, je ne me soucie pas du chrono, et profite de reprendre des forces en profitant du décor de rêve qui s’offre à moi. De toutes façons, je ne vois pas qui pourrait enfiler cette spéciale d’un trait tellement c’est éprouvant. Pour encore ajouter de l'exceptionnel s'il en était besoin (!!), il pleut dans le désert sur ma fin de spéciale, c'est de la folie ! Finalement, après de nombreux plantages, je vois le bout de cet enfer, et sors enfin de ce piège, mort de fatigue ! A l’arrivée, le gouverneur de la province me remet un certificat comme quoi j’ai vaincu « son » désert ! C’est la première fois que des hommes le traversent à moto, et sûrement la dernière puisque le site sera classé dans les semaines à venir par l’Unesco, et donc deviendra inaccessible. Encore une performance de René de nous avoir permis de vivre ça. Mais c’est un tel calvaire que je ne suis pas sûr qu’on soit reconnaissant ! Et pas mal de concurrents vont y passer la nuit…

 
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