Etape
11 : Antofagasta – El Salvador
Il
s’agit de la spéciale la plus longue du rallye, 605 Kms de secteur
chronométré !
Ça
commence fort par du hors-piste dans le sable ! Puis ça s’enchaine par des
difficultés de terrains très hostiles, avec de la navigation qui ne laisse
jamais tranquille. Cette étape est vraiment l’annonce que le Dakar ne sera pas
terminé avant le franchissement de la ligne d’arrivée de Samedi ! Encore
des montées infernales sur des crêtes de montagne à l’adhérence très
incertaine, avec des descentes vertigineuses dans un mélange de cailloux dans
du sable ; Il faut vraiment être au point pour garder la précision du
guidage. C’est le désert d’Atacama qui va nous dicter sa dure loi ! Mais c'est connu, plus ça se durcit, plus je suis costaud, et le fait de remonter pas mal de concurrents, et de ne rien lâcher lorsque je vise un quad (...), très dangereux à doubler, me redonne du baume au coeur, et je me régale à dépasser toutes les difficultés une à une. J'enchaine sans me poser de questions, et je sais que je fais une bonne opération au classement.
Après
le CP3, je roule depuis plus de 4 kms sans m’être rendu compte que mon trip est
bloqué au km 377. Zut, je viens de faire quelques kms sur un mauvais cap, je suis carrément perdu ! Le temps de faire demi-tour sur mes traces, je vois au loin les
premiers camions qui arrivent. J’en profite pour me recaler, et vais désormais
lire le road-book avec mon trip de secours, moins pratique puisque placé en bas
du tableau de bord, mais c’est un moindre mal. J'ai quand même perdu pas mal de temps avec cette erreur, mais comme d'hab, "c'aurait pu être pire" ! Avec ce problème de navigation, il me faut me reprendre vite, car dans une spéciale aussi longue, mon expérience m'indique qu'il faut vite éviter de pendre un "faux rythme". Du coup, pour me rebooster et reprendre une cadence appuyée, il me faut un truc... Et comme quand c'est assez "long", mon truc, c'est de chanter sous le casque ou dans ma tête ! Et là, je cherche 5 secondes... Ce sera "Magnificent"(en live à Nice, hein Cado !)..... que je vais me repasser 4243 fois pendant la journée !! Bien concentré, prenant les
difficultés sans calcul, les unes après les autres, je fais une super
navigation, seul. Seul hic, à 4 kms de l’arrivée, je me bloque dans une énorme
ornière de fesh-fesh, et je suis immergé dans une poussière pénétrante et très
désagréable, ça colle partout. Zut, si près du but, sans chute marquante
aujourd’hui, je me ruine le moral sur cette connerie. J’arrive finalement au
terme de cette étape avec une bonne forme, et content d’avoir été à la hauteur
du défi du jour. Mais qu’est ce que ça tape, en permanence dans les bras, avec
toutes ces pistes truffées de cailloux cachés qui renvoient dans les bras en
permanence. Finalement, j’adore ces étapes longues et usantes, ce sont de
« vrais étapes » du Dakar. Mais ça va assurément laisser des traces
ce soir…
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