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Etape 7 : Copiapo – Copiapo / 573 kms Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
Écrit par Stéphane Hamard   
18-01-2012

« Radio bivouac » annonce cette étape comme une « super corsée » ! Il s’agit du gros défi de la première semaine, d’une boucle de 200 kms pleine de dunes monstrueuses, séparée en 2 secteurs chronométrés, avec une neutralisation de 1h10 au milieu pour nous permettre de faire les 90 kms de piste. C’est avec un peu d’appréhension que je prends le départ ce matin. D’autant plus que je dors mal : si mon genou semble ok (ce n’est qu’un gros hématome qui n’a pas trop d’incidence), mes côtes me font souffrir, et c’est un calvaire de se tourner la nuit tellement la douleur est intense ; Sur la moto, ce n’est pas trop gênant mais dès que je mets le pied à terre, « ça douille » !

Le premier secteur est assez rapide, et même très rapide ! Personne ne veut rien lâcher, et forcément, je ne laisse pas ma place ! Je compte même 6 dépassements, toujours un peu limite dans ces portions de pistes super rapides et empierrées. Je dois même vous avouer que j’ai fait un joker sur cette portion : sur une compression, je vois trop tard 2 gros cailloux dans la saignée, l’arrière me jette de travers, j’anticipe l’atterrissage en allant dans le sens de la moto, et par bonheur, elle rebondit 2 fois dans le bon sens et garde le cap; Bref, un peu de bol, ou alors super châssis, mais en tous les cas, ça allait trop vite sur ce coup, trop occupé à viser l’éclaircie de poussière du mec devant, et bien sûr, j’ai négligé les notes qui indiquaient un danger 2. Je serre les dents et rattrape quelques motos sur une éclaircie de poussière. Fin de spéciale, très bon bilan, j’ai encore grappillé quelques places, je finis dans la roue du Brésilien Dimas qui est parti environ 6 minutes devant moi ce matin.

Ravitaillement essence au départ de la seconde spéciale, et départ dans l’ordre d’arrivée de la précédente. Sur ma lancée, j’ai l’intention de continuer le forcing pour continuer ma progression. Mais surtout, on se retrouve à un petit groupe de 7 ou 8 motos, et tout le monde veut être le premier au prochain virage !! Forcément, ça fait des déçus !... Mais qui ne s’avouent jamais vaincus !... On se tape une arsouille de folie (dans tous les sens d’ailleurs), et je suis « vissé à bloc » pour ne rien lâcher. Avec les assistances qui se modernisent plus, les vitesses d’un Dakar ont monté aussi d’un cran. La mécanique devient plus fiable, et il faut vraiment être à fond partout pour ne pas se faire larguer. Je pars même en hors piste en parallèle pour essayer d’échapper à la poussière d’un quad qui soulève évidemment un nuage immense. Je peste d’ailleurs toujours contre ces quads qui à mon sens n’ont rien à faire au milieu des motos ; Ils devraient plutôt s’immiscer au milieu des voitures, ça semble plus logique aux motards, tellement la poussière qu’ils soulèvent nous handicape.

Les premières dunes arrivent, c’est un bonheur de piloter au milieu de ces espaces immenses et majestueux.

Sauf que sur un changement de cap au km 323, je pars trop à droite, et je ne trouve pas la piste que je suis sensé rejoindre. En hors piste, je jardine un peu, jusqu’à trouver des traces dans la vallée, mais ça ne correspond pas du tout à ma direction. Bref, je ne pose pas trop de questions, et je vois 2 motards qui partent dans ces traces. Je m’enquille donc derrière, bêtement. Après avoir passé 2 dunes, j’ai l’impression d’avoir déjà vu ça…. Et voilà que je me fais doubler par le Hummer de Gordon. Bizarre, je calcule qu’à ce rythme, soit il a coupé grave, soit je suis revenu sur une portion déjà effectuée !!! L’horreur. Je fais demi-tour, croise la Mini de Peter, et dans la vallée qui suit, je me remets à la recherche de mon dernier point connu, et recale mon road-book calmement ; tout comme il fallait faire dès le début en fait, mais on a toujours l’impression qu’on peut s’en sortir avec la chance de retrouver la bonne piste tout de suite….. J’ai quand même fait un décalage d’environ 2 kms trop à droite, faillait le faire !!! Trop bête, j’ai dû perdre environ 20 minutes dans ce cinéma ! Enervé, j’attaque sans arrêt sur tout, et essaie de refaire mon erreur. J’avale les dunes comme un zombie et je suis sur un rythme bien soutenu ; Je reviens sur plusieurs pilotes qui hésitent un peu. Très concentré, je finis cette étape composée de dunes comme si les difficultés n’existaient pas ! Je ne fais pas d’excès d’optimisme mais je suis hyper concentré dans mon pilotage et tout se passe bien, je passe les difficultés avec sérieux.

Arrivée par une descente aussi majestueuse que gigantesque (2,5 kms !!) sur le bivouac pour l’arrivée qui marque le début de la journée de repos. Je vais pouvoir souffler un peu ce soir ; Même si je ne me disperse pas. Je m’attaque dès ce soir au changement du kit chaîne et de la roue arrière.

Je prends le temps de bien manger et vais finalement me coucher de bonne heure ce soir ; Demain grosse journée consacrée à la mécanique (j’ai un joint spi de fourche à faire) et à la remise en état de ma 450 KTM pour une seconde partie qui s’annonce sur le même rythme…

 
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