On commence encore la journée avec une liaison de 100 kilomètres sur le goudron, c’est plutôt difficile car avec le soleil qui n’est pas encore levé, on se rendormirait presque au guidon.

La spéciale commence fort avec une piste sinueuse et sablonneuse, là, pour le coup, ça réveille (et ça transpire tout de suite !). Dès le kilomètre 10, la navigation est plutôt compliquée, et je fais hyper gaffe aux portions de fesh-fesh qui sont vicieuses. Je me porte au niveau d’Eric, avec sa petite SHERCO sur le bord de la piste : il vient de s’en mettre une bonne, et s’attaque à redresser sa moto un peu chiffon ! Dans le fesh-fesh, pour garder l’équilibre, il faut prendre pas mal de vitesse, et en même temps, c’est s’exposer grave aux énormes ornières cachées à l’intérieur ! Pas simple…. Et risqué. Sinon, j'ai une très bonne traction ce matin, puisque je suis parti avec pneu et mousse arrières neufs, le luxe !

Ensuite, on passe au hors piste, et je vois déjà quelques traces qui partent dans une mauvaise direction. Les dunes de l’erg Cheggaga se dressent devant moi, magistrales et …. Sournoises. Surtout bien se concentrer pour ne pas se fatiguer sur une erreur, soit de navigation, soit de pilotage. Tout se passe plutôt bien pendant 20 kilomètres, mais les sommets de dunes sont quand même difficiles à anticiper, je n’arrive pas à « lire » la couleur du sable comme d’habitude. Et bing, la voilà, je me mets une grosse boite : sur une crête de dune plus dure que prévu, j’arrive trop vite, et je bascule de l’autre côté en décollant trop ; la roue avant plante et stoppe net ! Je passe par l’avant ; -jusque là, tout va bien !- Le problème, c’est que la moto, prise par l’élan, à la mauvaise idée de continuer le tonneau, et vient « mourir » sur moi !! Bon, heureusement qu’on est sur le sable, mais je me fais un bon choc. Le temps de reprendre mes esprits, il me faut tout de suite remettre la moto droite pour éviter de perdre trop d’essence. Je fais rapidement l’état des lieux, redresse le coffre arrière et les supports d’antennes à l’avant qui ont pas mal bougé. En fait, pas de gros bobos, mais j’aurai quand même du boulot ce soir, les échappements ont bien morflé. Surtout, sous cette chaleur, j’ai perdu beaucoup de temps et d’énergie.

Je me remets en selle le plus rapidement possible, pour se ventiler et ne pas trop « sécher ». Malheureusement, sans doute encore sous le coup de la fatigue et pas encore totalement remis de ma gamelle, je me loupe à nouveau dans la montée d'une petite dune. C'est à ce moment que croise Fred, sur la 450 SHERCO, qui s'assure que tout va bien pour moi. S'il me double là, ça veut dire qu'il s'est égaré quelque peu puisqu'il est parti devant moi ce matin, et que je ne l'ai pas vu sur la piste. Je tire la moto dans le sens de la descente, et reprend de l'élan pour continuer mon....chemin de croix ! J'’ai grillé mes jokers du jour !

J'en termine avec ces dunes, content de les laisser derrière moi. 

Arrive ensuite la traversée du lac asséché IRIKI, magnifique étendue plate et avec de grosses ondulations de chaleur. Attention à la lecture du sol très difficile. Dans la sortie du lac, j’aperçois des « fumées » trop à droite, moi qui suis super bien calé sur le road-book. Je sens que je suis entrain de gagner des places ! La piste qui nous conduit vers l’arrivée est très sinueuse et avec un sable hyper mou ; Ca commence à chauffer grave sous le casque ! Pour finir, il faut encore franchir un dernier cordon de dunes, et j’arrive encore à me planter dans une petite cuvette ! Dur de renverser la moto, de sortir la roue avant plantée jusqu’au moyeu, alors que mes forces s’amenuisent. Enfin, je me sors de ce guêpier et franchis la ligne d’arrivée en …. 20^ème position ! Je sens que cette étape va faire des dégâts.