L’entrée en matière est assez douce puisque le premier départ moto est programmé à 8h00. L’étape du jour se compose de deux boucles de 139 Kms à 10 Kms de ZAGORA, donc des liaisons très courtes, avec une neutralisation de 30 minutes entre les deux tours. Comme l’ordre de départ est donné en fonction du classement au championnat du monde, je suis bien sûr relégué dans les profondeurs de la « starting list ». Au début, il s’agit d’une piste plutôt roulante, et j’en profite pour tester ma moto, car les suspensions ont été refaites, et je dois enregistrer les réactions de la moto pour affiner les réglages au parc d’assistance entre les 2 boucles. Je dois vraiment économiser mes pneus, car ils datent de la dernière Transorientatale 2008, et ce n’est pas très raisonnable ; Je sens particulièrement l’avant très flou, et j’ai peur de fondre ma mousse. La moto bouge beaucoup au freinage, et je ne peux pas la placer idéalement ; Donc, j’élargis, et je compense en prenant une bonne marge de manœuvre. Nous passons plusieurs cols très techniques avec pleins de cailloux menaçants, et j’avance avec la hantise de déjanter à chaque virage, l’œil rivé sur la roue avant tellement la mousse avant est « basse ». Les premiers 50 kilomètres se roulent sur une piste roulante mais technique ; Côté navigation je retrouve très vite mes automatismes, et cette étape ne me posera aucun problème. Puis on passe un col très technique avec une piste très étroite ! Attention, pas le droit à l’erreur, mais quel plaisir d’enfiler tous ces virages où mes roues glissent énormément. Les pistes de la journée sont néanmoins très « caillouteuses », comme presque toujours au Maroc. La moto souffre beaucoup dans ces conditions, entre cailloux hyper coupants et poussière extrême. Pour l’instant, le pilote, lui, ne souffre pas, il encaisse ! On rejoint ensuite un grand plateau avec des changements de direction vraiment pas évidents, et toujours des cailloux saillants dans le sable qui vous casse la santé ! En franchissant un oued, je me rends compte que mon boîtier iritrack (enregistreur de position par satellite) bouge beaucoup, il n’est plus fixé que par les câbles d’antenne et d’alimentation. Damned, il faut que je m’arrête pour réparer. En fait, les techniciens au contrôle technique l’on posé, et je n’ai pas vérifié, l’erreur ! Le temps d’enlever le carénage avant, la selle pour récupérer des colliers rylsans, et ce seront au total environ 6 à 7 minutes de perdues, et déjà 7 ou 8 concurrents qui m’ont dépassé ! Bon, il faut relativiser, le rallye est encore long, et c’aurait pu être pire, mais je n’ai plus de signal de suivi (l’antenne est arrachée) ; j’espère qu’il ne m’arrêterons pas à la neutralisation pour tout réparer. Pour finir, on franchit quelques dunes, et on aura donc fait le tour des difficultés des pistes marocaines en somme. A l’arrivée, mon carton de pointage est validé, et j’ai 30 minutes de neutralisation où je peux faire un peu de mécanique. J’en profite pour revoir mon fameux boîtier, et renforce le tout ; Mais pour les câbles, je verrai ça ce soir, on est trop court. Le temps d’avaler une barre énergétique, un litre d’eau, et c’est reparti pour un tour ! On emprunte évidemment les même pistes, mais en fait, après le passage des voitures et des camions, ce ne sont plus vraiment les mêmes !! Bon, pour résumer, c’est la même chose en plus défoncé !! Reste que la navigation est plus facile quand on est déjà passé une fois. J’en termine bien épuisé mais encore en bonne forme, tout va bien. Je termine 20ème de la journée, un peu frustré de mon incident sur la piste. Allez, vite au parc d’assistance pour la révision générale, la préparation du road book du lendemain et je file dormir, ce n’est pas le moment de s’éparpiller ! A demain.