spacer.png, 0 kB
spacer.png, 0 kB
Accueil arrow Courses internationales arrow Transorientale 2008 arrow Etape 15 : Bayan Hot - Hohhot
Etape 15 : Bayan Hot - Hohhot Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
Écrit par Stéphane Hamard   
29-06-2008

Vendredi 28 Juin

C’est la dernière spéciale du rallye ! Après avoir retardé le départ d’une heure pour « récupérer » tous les pilotes coincés dans l’étape d’hier, c’est un ultime secteur chronométré de 202 kms. Dès le départ, c’est un enchevêtrement de piste où je croise déjà plein de motos dans tous les sens ! C’est la débandade dans ce labyrinthe de pistes de sable mou et profond. Et je n’ai pas fait 2 kms que je prends déjà ma première gamelle. Sur ce terrain, c’est la clavicule qui me rappelle à ces bonnes douleurs, alors que la jambe « tire » et limite beaucoup mes mouvements depuis 3 jours, mais je ne vais pas m’arrêter si près du but ! Au km 8, nous attaquons à nouveau des dunes ! Je ne le crois pas ! Après la journée d’hier, je pensais qu’on passerait une journée plutôt « tranquille » ! Et bien tout le contraire : je défile d’avance le road-book pour constater qu’on va passer toute cette dernière étape dans les dunes !! Coup au moral. Mais bon, le sable est quand même beaucoup moins compliqué qu’hier, et j’enchaîne les montées et les descentes avec angoisse, tellement la clavicule est sollicitée dans ces trajectoires aux nombreux changements de direction. Au cours de cette spéciale, les notes du road-book sont très simples : 30 kms sur tel cap, 40 kms sur tel autre, etc, le tout en hors piste à travers les dunes ! Du coup, les indications du jour doivent tenir sur environ 3 pages, du jamais vu. Comme tout le monde je crois, j’avance sans me poser de question, et progresse toujours et encore, alors que les kilomètres ne défilent pas dans cet environnement. Au CP1, je suis tellement « sec », que je m’arrête pour boire une bouteille, et fais part de mon dégoût du jour. « Et alors, tu ne crois pas qu’on va te le donner comme ça, Pékin ! » me dit-il en riant ! Bon ok, je continue, comme un forçat, sur cette étape interminable. L’autre problème est que les dunes sont parfois entrecoupées de plaines d’herbe à chameau intense ! Un enfer je vous dis ! Je tombe plusieurs fois dans ces petites plaines, et comprend que René METGE ne lâchera pas la pression, jusqu’au bout. Sur une énième chute, j’ai la mauvaise idée d’atterrir pile sur l’épaule douloureuse. Rien de cassé, mais je réalise que je suis peut-être un peu au-delà du raisonnable. Bon, je reprends, comme un automate, avec les lèvres en feu, et arrive à décompter les centaines de mètres qui s’affichent sur le trip ! La ligne d’arrivée est en plus difficile à trouver, et j’opte pour faire quelques kilomètres en plus, pour contourner cette herbe à chameau assassine ! Finalement, après avoir passé une nuée de photographes postés dans les dernières dunes, le drapeau de pointage, et c’est la délivrance !

Ne reste plus que 300 kms de liaison sur le goudron pour un temps imparti de 6 heures, et c’est le dernier bivouac. Après 7 kms seulement, ma moto s’arrête, plus d’essence ! Incroyable ce qu’elle a pu consommer dans l’étape. Très vite des policiers se portent à ma hauteur et avec le langage des signes, je comprends qu’ils vont téléphoner pour me dépanner. Je n’en peux plus, je m’allonge sur le bord de la rigole pour dormir. Un quart d’heure plus tard, je suis réveillé par un copain qui va me dépanner de 2 litres pour rejoindre une prochaine station, tout roule ! Je vous passe les 300 kms d’autoroute interminables, avec une mésentente manifeste entre mes fesses et la selle ! J’ai largement le temps de regarder les villes industrielles que nous traversons qui ne semblent jamais s’arrêter de « fumer », et les campagnes où vous avez toujours de nombreuses personnes qui travaillent manuellement. A 30 Kms de l’arrivée, sur le bord de la route, Dominique Robin me fait de grands signes, sa moto vient de serrer ! Bon, tout est encore possible, l’assistance entre concurrent étant autorisée. On sort les sangles, et je le remorque pendant ces 30 Kms ! Du grand art ! Un peu d’angoisse au début, puis une grande partie de fou rire, de nervosité peut-être, surtout lorsqu’on traverse la ville d’arrivée, avec ses feux rouges et le trafic intense ! Encore une expérience irréelle ! Il pointe donc au contrôle final en poussant sa moto, mais son classement est donc préservé. Par contre, pour la liaison de demain, ?? Ce soir, aucune mécanique de mon côté, je ne fais RIEN !

Demain, juste une liaison de 665 kms avec un temps imparti de 15 heures pour rejoindre la grande muraille où se fera l’arrivée…. Je n’ose pas y croire, mais que de chemin parcouru ! Je dois vous avouer que j'en pleure de nervosité, de fatigue, de souffrance... Etait-ce bien raisonnable ? Sûrement pas, et je ne suis pas fier de solliciter le corps au-delà des limites ainsi. 

 
< Précédent   Suivant >
spacer.png, 0 kB
spacer.png, 0 kB
spacer.png, 0 kB