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Étape 9 : Ayaguz - Karamay Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
Écrit par Administrator   
22-06-2008
Vendredi 21 Juin marquera notre passage du Kazakhstan à la Chine. La courte spéciale du jour est exceptionnelle : de véritables pistes d’enduro à travers les massifs de l’Altaï, avec pas mal de passages très boueux et des gués très profond et froids. Pas facile de tenir Miss Brooklyn sur ces pistes techniques, mais le pilotage et l’orientation sont si agréables que je m’y fais bien. Je me loupe sur un gué que je pensais devoir prendre sur le côté, et je me retrouve coincé, la roue avant dans le ruisseau profond ; Avec pas mal de chance et de ruse, j’arrive à me sortir de ce trou qui aurait pu me couter très cher. Sur un changement de cap en hors piste, je vois une moto partir tout droit dans la montagne !

Normalement, il ne doit pas être le seul, ça doit faire quelques égarés ! La deuxième partie de spéciale est super, dans des franchissements de cols très techniques, avec les ornières et des gués très froids et donc …vivifiants ! Un régal de pilotage. Et la clavicule ? Quelle clavicule ?! Ensuite, c’est une longue spéciale qui nous amène avec un peu d’angoisse sur le passage de frontière qu’on ne peut absolument pas programmer en temps ! La sortie du Kazakhstan est assez laborieuse, car l’identification des véhicules est longue. Ensuite, c’est la traversée du no man’s land de 300 mètres, où l’on devine déjà avec un mélange d’excitation et d’angoisse, le pays du milieu. C’est LE contraste terrible entre les 2 pays : nous sommes accueillis par de nombreux personnels aux gants blancs, qui se déplacent d’une démarche militaire ; Tout est hyper réglé : des personnes pour indiquer où garer la moto au millimètre, d’autres pour vérifier le passeport, d’autres pour indiquer les formalités etc. Rien, absolument rien n’est laissé au hasard. Je fais ensuite avancer Miss Brooklyn pour une désinfection, je passe moi-même au service santé pour une prise de température ( !), puis nombreuses vérifications des papiers en tous genres. Beaucoup de rigueur, mais toujours avec grande courtoisie et politesse. Bref, nous sommes passés au peigne fin ! Ensuite, je me vois remettre les nouveaux papiers, permis de conduire chinois, carte grise chinoise pour la moto, assurance chinoise, permis de circuler temporaire chinois, et bouquin de 240 pages sur le code de la route chinois ! Au total, près de 2 heures de formalités, environ 15 postes de contrôle effectués et pas loin de 40 agents douaniers croisés ; Mais finalement, tout s’est très bien passé, avec une efficacité et une rigueur exemplaires, et une gentillesse qui fait vraiment plaisir. Puis c’est l’entrée tant attendue sur le territoire chinois, et encore une fois, c’est un grand choc : Des milliers de spectateurs sur le bord de la route, et on se croirait sur la route du Tour de France ! Les Chinois m’arrêtent pour prendre des photos dans tous les sens, tout le monde veut monter sur Miss Brooklyn pour se faire photographier, et j’ai parfois juste un passage dans la foule qui a envahi la route ! Les nombreux policiers sont un peu débordés ! J’arrive à une station service, et aussitôt, une voiture de police arrive en trombe pour m’interdire de faire le plein, car ils craignent un débordement de la foule, il faut que je continue un peu plus loin, dans une station sécurisée par des cordons de police. C’est du délire ! Mais c’est tellement agréable d’être ainsi accueilli, par des gens si curieux et qui nous transmettent leur générosité et gentillesse si spontanément. Sorti de la ville frontière de Tacheng, je savoure le moment fort que nous vivons, et je me dis qu’il ne doit pas y avoir des tonnes de motos immatriculées « 974 » qui ont roulé en Chine ! Tout le long de la route de liaison, c’est la même ferveur de la population qui se manifeste. Les drapeaux chinois sont de sortie, et je pilote d’une main, tellement, je salue de l’autre ! J’arrive enfin aux termes des 528 Kms de la journée sur un bivouac planté au milieu des montagnes, en ayant subi encore un orage terrible qui m’a complètement trempé ! Le comble : 10 ans qu’ils n’avaient pas vu la pluie ici ! Encore une petite remarque sur l’organisation « à la chinoise » : le bivouac, au milieu de nulle part, est complètement fermé de banderoles et de drapeaux multicolores, et ils ont installé de vrais douches et toilettes autonomes ! Ils sont décidément très forts.

La vidéo du jour FRANCE 4:

 

 
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