Vendredi 14 Juin, étape totale de 737 kms entre Rogatchevo et Petrovsky ; La spéciale de 93 kms est tracée dans un terrain militaire, sur des pistes sablonneuses parfois défoncées par le passage des chars ! Je pars avec difficulté, car je sens que ma clavicule ne va pas me laisser tranquille. La piste serpente à travers une forêt dense, et les nombreux changements de direction demandent beaucoup de vigilance. Je commence à souffrir dès le début, car les ornières de sable sont détrempées, et la moto de 200 kg m’emmène dangereusement....
Après le passage d’un des nombreux gués –énormes car théâtre de manœuvres militaires-, je tombe dans les ornières de sable, sur le coté gauche. Rien de grave, mais relever Miss Brooklyn s’avère extrêmement douloureux. Sur toute l’étape, la douleur monte et m’inquiète, mais je serre les dents. Sur les 5 derniers kilomètres, nous abordons une succession de whoops géants creusés par les chars ! Je chute une deuxième fois sur un sommet où j’arrive un peu juste, et je mesure, à relever la moto, que je ne pourrai pas la remettre debout bien des fois … Je termine 14 de la spéciale, c’est surprenant, mais ce n’est qu’une petite portion et j’appréhende les longues étapes à venir. Sur les 100 derniers kilomètres de liaison, je prends un orage terrible, -avec des trombes d’eau que ne renierait pas un de nos cyclones- et je rejoins le bivouac, ou plutôt la « piscine » d’arrivée, dans un état…. Mais je ne suis pas le seul, les camions sont tous embourbés jusqu’aux essieux, 1 voire 2 camions 6x6 à la file sortent les véhicules du parc pour passer la nuit sur le bord de route, bref, c’est « Pearl Harbour » sur le camping prévu en bord de la Volga. Reste la mécanique à faire, malgré l’heure très tardive, et l’épaule qui m’empêche de bien dormir, alors que les nuits sont déjà très courtes ; Et tout est trempé ! « Qu’est-ce que je fais là ?! » Il faut s’accrocher.
