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Merci et à bientôt pour de nouvelles aventures... |
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Écrit par Administrator
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03-05-2008 |
Me revoilà enfin ! Après vous avoir quitté le soir de la boucle IDRI - IDRI.
Je vous dois des excuses pour vous avoir laissé sans nouvelles, suite à plusieurs événements.
Le matin de l'étape IDRI - SINAWIN, levé à 4h15, je m'étais préparé à réparer mes trips dans le petit laps de temps entre l'entrée au parc fermé et le pointage du départ de la spéciale.
Seulement, au petit déjeuner, Stéphane CLAIR nous annonce que de nombreux concurrents sont encore éparpillés dans l'étape de la veille, et surtout que le camion balai s'est retourné vers 3h dans les dunes, avec pas mal de motos et pilotes à bord, mais heureusement sans aucun blessé. De ce fait, il faut aller chercher les rescapés avec les hélicoptères ; Aussi, la sécurité ne peut plus être assurée dans les temps sur la spéciale du jour. D'autant plus que les véhicules d'assistance et logistique ont plus de 14h de parcours pour rejoindre le prochain bivouac. La direction de course décide donc de neutraliser la spéciale : Nous avons donc un temps imparti de 16h pour effectuer les 635 kms de l'étape, sans autre mesure chrono.
Cette dernière étape Libyenne est encore une fois magnifique : nous passons dans des vallées encaissées sculptées dans les montagnes, traversons des étendues infinies de sable d'un jaune intense où je croise des troupeaux de dromadaires majestueux, complètement indifférents à la caravane (!!) ; Nous suivons ensuite un pipeline enterré (ensablé !) sur plusieurs dizaines de kilomètres, que l'on devine uniquement par des panneaux « danger de mort » tous les 2 kms (quel travail de titan réalisé par l'homme dans ces conditions ultra hostiles, et sur plusieurs milliers de kilomètres) ; Nous voyons au loin des oasis de verdures au milieu de nulle part, coupons en hors piste des plateaux immenses, qui tranchent des descentes de cols empierrés et très techniques, mais quel panoramas ! Au final, j'arrive vers 17h à SINAWIN, mais les aménagements du bivouac sont très succincts ; les camions arriveront peu à peu au fil de la nuit. C'est la raison pour laquelle je n'ai pas pu vous transmettre de nouvelles.
Le lendemain matin, réveil à 3h, car nous devons effectuer une liaison de 162 kms, et surtout repasser la frontière LIBYE - TUNISIE ! Ainsi, comme à l'aller, les douaniers sont Libyens sont certes très gentils, mais aussi extrêmement zélés quant aux contrôles en tous genres.
Finalement, le départ de la spéciale sera retardé d'une heure, à 9h, histoire de rassembler tous les concurrents au départ. Cette spéciale compte encore de gros problèmes de navigation, et malgré mon attention, je me retrouve égaré sur un plateau, bientôt rejoint par 5 autres motos ; j'ai eu, comme eux je pense, la faiblesse de suivre la direction que m'indiquait un militaire au détour d'un fort ! (Je ne sais pas s'il pensait bien faire, ou s'il en rit encore !...). Bref, après 15 minutes environ, nous retrouvons les bons repères, une piste ultra rapide qui nous emmène au premier ravitaillement. Je vois là quelques pilotes motos que j'avais dépassés ce matin, et qui me voient arriver avec le sourire serein de celui qui a bien navigué !! Ensuite, nous attaquons du hors-piste, et les nombreux franchissements de dunes de l'erg d'El Borma, avec un sable très mou à cette heure chaude (étouffante même) de la journée. J'ai la bouche qui s'assèche en permanence, et l'eau du camel-bak est brûlante ! En prenant des caps successifs au milieu des dunes, toujours très angoissant, je joue « au chat et à la souris » avec 5 / 6 autres motards, à la faveur d'une option plus ou moins avantageuse dans les choix de dunes à franchir, et ceci sur environ 100 kms. En arrivant au deuxième ravitaillement, au kilomètre 255, je comprends que j'ai plutôt bien maîtrisé les dunes, car le CP me dit que nous ne sommes pas très nombreux à être passés ! Il me reste alors une dizaine de kms en hors-piste, sur un seul cap, pour rejoindre les derniers 50 kms de la piste que je connais déjà, qui longe un pipeline et rejoint la palmeraie d'El Borma. Et à 200 mètres avant cette piste, je me prends un petit « coup de raquette » que je ne peux rattraper, et m'éjecte par-dessus le guidon. C'est la première chute du rallye ! Je ne me souviens pas avoir fait autant de kms de pistes sans chuter ! En me relevant, un peu sonné, je sens une douleur violente à l'épaule droite. La moto n'a quasiment rien, je repars gentiment, mais sens bien que « ça craque » dans l'épaule. Je dois me résoudre à faire les 50 derniers kilomètres assis, au ralenti, le bras droit se referme progressivement sur le corps. Sur cette piste rapide et facile, je me vois alors doublé par 10 / 12 motos et 5 voitures ; J'enrage de perdre aussi vite le bénéfice de toute ma journée ! Coupant péniblement la ligne d'arrivée, je souffre pour pouvoir m'arrêter. Et c'est donc grâce à plusieurs personnes présentes, qui me montent et maintiennent littéralement sur les deux roues pour que je puisse repartir terminer les 12 kms de la liaison. Lorsque je rends mon carton, un commissaire saisit la moto qui m'échappe, et un médecin comprend vite que j'ai un problème ; je lui tombe dans les bras de douleur. La tente est à deux pas, il ne leur faudra pas 2 minutes avant de diagnostiquer une fracture de la clavicule droite.
La course est finie.
El Borma est loin de tout ! Et je ferai les 7 heures de pistes en 4x4 (un calvaire !!) qui nous sépare de l'hôpital pour les premières radios. Tout va bien malgré tout, j'attends mon rapatriement.
Tout au long de ce rallye, j'ai croisé des gens formidables avec qui nous avons pu échanger des petits et grands moments intenses et vrais. En Libye, après un petit instant d'appréhension, les locaux sont si enthousiastes de vous accueillir et de parler d'eux, de leur pays, et de vous questionner sur vous et votre pays, que ces expériences ne peuvent pas vous laisser indifférents. Ils savent désormais où se situe la Réunion !!
En Tunisie, comme d'habitude, l'accueil et la sympathie sont à la hauteur de ces populations riches d'échanges et avides de découvrir les autres.
Au final, je tiens à vous remercier chaleureusement tous, vous qui m'avez témoigné de votre intérêt et sympathie pour cette course, à travers vos messages, vos soutiens et vos encouragements. Soyez assurés de ma grande reconnaissance.
Un Grand Merci encore à tous mes partenaires et soutiens financiers sans qui tout cela ne serait pas possible.
A bientôt pour de nouvelles aventures...
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© 2024 Stéphane Hamard , le blog
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