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Etape 9 Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
Écrit par Stéphane Hamard   
21-01-2014

Etape 9 : Calama – Iquique : 459 Kms presqu’exclusivement de spéciale.

Au départ, ce sont des pistes très cassantes, et avec une navigation délicate. Comme j’ai fini hier dans les derniers, je me retrouve avec pas mal de quads devant moi, qui dégagent une poussière terrible et dangereuse. Heureusement, comme d’hab, je suis bien concentré sur la nav, et je tire mon épingle du jeu ; Pas mal de concurrents ont déjà fait des demi-tours ! Puis je double pas mal de motos sur ces pistes défoncées qui demandent un bon physique. Après mon traitement de cheval, et mon changement de bottes, c’est sous un nouveau jour que j’attaque cette étape !

Nous abordons ensuite des pistes effondrées, qui demandent pas mal de technique pour passer des zones… trialisantes. Incroyable, je me demande bien comment vont passer les voitures et les camions dans ces endroits !

Sur le road-book, au niveau des effondrements, il est indiqué (conseillé ?) de faire un détour pour contourner. Seulement, -on ne se refait pas !- sur le 3ème effondrement, la curiosité me pousse à aller voir de plus près, plutôt que d’aller contourner à 300  ou 400 mètres ! « On ne sait jamais… et si jamais ça passe, je gagne au moins 1 minute ! » Et voilà, bing, à trop vouloir approcher, et vérifier, je me tanke sur une marche, difficile de faire demi-tour. Résultat, au moins 5 minutes de perdues !! La leçon !

Ensuite, c’est toujours une succession de pistes usantes physiquement, qui semblent interminables. Après le 2ème ravitaillement, ce n’est que du hors-piste, avec du fesh-fesh infernal. Je ne vois personne dans la 2ème partie de journée, et fais ma nav seul, tranquille et apaisé dans mes bottes de 7 lieux ! On attaque ensuite des caps compliqués à suivre dans une succession de crêtes très piégeuses à franchir, faites de sable mou mélangé à des cailloux rebelles ! C'est au niveau des descentes, très piégeuses avec des changements de direction, que les bras sont sollicités en permanence. Difficile quand il faut changer de direction, alors que la pente vous entraine là où vous n'avez pas toujours choisi ! Sur un sol sans grip, je dois parfois m'y reprendre à plusieurs fois, en poussant dans des dévers, pour viser la bonne trajectoire qui permet de se recaler.

Ensuite, on reprend des vallées avec une alternance de sol porteur avec ornières et de fesh-fesh. Et déjà quelques voitures et les premiers camions qui me doublent. Toujours l'angoisse de les croiser, ceux-là ! Ils soulèvent une telle poussière que c'est black-out total pendant une minute à chaque fois. Et impossible de ne pas stopper sous peine de sanction immédiate; C'est comme si on vous bande les yeux d'un coup pendant une minute !!

Encore un passage délicat avec plusieurs kilomètres de dunes à passer, avec des changements de caps difficiles. Je suis surpris de croiser plusieurs fois l'IVECO de De Rooy dans ces dunes. On joue un peu au chat et à la souris. Le camion passe des dunes en essayant de les contourner au maximum, alors que j'attaque les caps direct, en sollicitant mon moteur, mais j'ai encore pas mal de jus, et ça passe plutôt bien. Alors que le camion, beaucoup plus rapide dès que "ça roule" me double, je lui coupe les trajectoires à chaque franchissement. J'ai un peu d'expérience... c'est un truc que je ne tenterai jamais avec un KAMAZ ! Beaucoup trop risqué de les énerver ! Alors que je sais Gérard DE ROOY très correct.

Nous arrivons bientôt sur la dernière descente, majestueuse, très connue et très attendue, celle d'IQUIQUE. Du sommet de cette dernière dune, on distingue le bivouac qui ressemble à un jeu de lego ! Il s'agit d'une descente à près de 30% sur 3 kilomètres, et pour l'avoir déjà faite 2 fois, je suis conscient que je vis un moment très privilégié. C'est vraiment somptueux, et il faut même accélérer pour ne pas que la roue avant s'enfonce et perturbe la trajectoire. C'est du pur Bonheur, qui dure toujours trop peu... La dune plonge dans le Pacifique, et la foule dense sur la ligne d'arrivée nous accueille avec chaleur. Allez, encore une de faite !

Ce soir, entretien classique et pneu avant neuf.

 
Etape 8 Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
Écrit par Stéphane Hamard   
21-01-2014

Ce matin, la météo n’est pas terrible, mais c’est vrai qu’on est à près de 4000 mètres, c’est froid et humide.

En enfilant mes bottes ce matin, je comprends vite que la journée va être infernale, j’ai super mal au pied.

Au départ de la spéciale, c’est encore le Président qui vient nous saluer, étonnant de disponibilité. La piste nous conduit sur des enfilades de rio, avec pas mal de sable mou assez difficile. C’est même un calvaire puisque je ne peux plus passer les vitesses, qu’avec le talon… J’essaie d’éviter au maximum les changements de vitesse, mais dans ces rios de sable mou, les relances sont permanentes. Du coup, je me plante de nombreuses fois, et je subis grave !! Au lieu de traverser le salar d’Uyquni, le plus grand du monde, on le contourne, car les conditions météo font qu’il n’est pas assez porteur, c’est en gros un marécage géant ce matin !! Ca rallonge la spéciale, et ça rallonge mes souffrances. Je ne peux plus poser le pied gauche à terre, et je dois « repérer » le sélecteur pour le remonter avec mon talon à chaque fois ; c’est invivable ! Je me fais doubler toute la journée, je dois prendre mon mal en patience. La piste me semble interminable, et je subis tous les trous importants comme un calvaire; Je ne suis pas sorti d'affaires ! Au CP3, je vois un tango de médecin, et leur demande un calmant tellement ça me lance dans le pied !! Je sens les battements de mon cœur au bout de mon orteil, infernal ! Ils me donnent 4 cachets, mais ça ne me calme pas terrible.

Je termine la spéciale dans la douleur, et je sais que c’est aussi une très mauvaise journée au niveau classement. Pas tant pour le classement proprement dit (car ce n'est pas ma préoccupation), mais plutôt pour le fait de devoir partir demain derrière des concurrents moins rapides habituellement, et qui me feront prendre encore des risques supplémentaires pour passer leur "poussière".

Je passe la frontière Bolivo-Chilienne, avant de reprendre une liaison de plus de 200 Kms sur des pistes minières. Le soleil est encore puissant, et c’est sans doute avec la combinaison de la fatigue liée à la douleur que je vis une hallucination : en pleine ligne droite, sur un faux-plat en montée, j’ai l’impression de littéralement décoller comme à bord d’un avion ! Pendant une fraction de seconde, j’ai perdu le contrôle, et j’avais l’impression d’être dans les airs ! C’est très impressionnant et ça m’a donné un « haut le cœur » terrible !

Arrivé péniblement au bivouac, je hurle de douleur pour enlever ma botte, ça ne s’améliore pas. Heureusement, le poste médical est juste à côté du camion des malles, et c’est « à la  morphine » que les médecins calment ma douleur. En fait, en analysant la situation, on se rend compte que ma botte a résolument un défaut et que ce ne sont pas tant les ampoules qui sont en cause, mais un appui permanent sur l’ongle du gros orteil qui est à l’origine de mon malheur. Je me mets donc en quête de bottes plus grandes, et spontanément, c’est mon pote Crocket qui se propose de me prêter une paire de rechange qu’il a, en taille 45 !! Là-dedans au moins, je ne devrais pas être serré ! Je prévois 2 paires de chaussettes et le tour est joué !

 

 
Etape 7 Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
Écrit par Stéphane Hamard   
21-01-2014

C’est reparti, première moto ce matin à 4h30 ! Ça veut dire réveil vers 3h30 ; Du coup, depuis le début, je n’ai pas le problème du décalage horaire à caler !!

Aujourd’hui, une étape de 768 Kms qui va nous emmener en Bolivie ! C’est un événement, et je dois vous avouer que l’annonce du Dakar en Bolivie pour le parcours 2014 m’a bien motivé.

Il paraît qu’en dehors de La Paz, il n’existe pas de route en Bolivie. C’est alors exactement le terrain de jeu du Dakar, pas de goudron, que des pistes off-road !

Il faut signaler aussi que ces 2 prochains jours, nous ne serons qu’entre motards et quads, puisque les voitures et camions auront un parcours spécifique.

C’est la deuxième étape marathon, et donc pas d’assistance ce soir (pour les pilotes qui en ont d'habitude !)

La journée est composée de pistes typées enduro, très agréables, et sans grands dangers. Le seul truc délicat, c’est la navigation, et je me concentre bien pour ne pas perdre du temps inutilement. On traverse pas mal de villages sur la 2ème partie, et on finit par un hors-piste dans un rio qui est difficile à cause de la boue et l’eau qui nous empêche de progresser normalement. Au final, à 3 Kms de l’arrivée, je me loupe sur un franchissement de gué, et je me retrouve « repeint » de la tête au pied !! (Je pleure mes fringues propres de ce matin ! Tout anéanti !)

En fin d’étape, nous sommes accueillis par un podium gigantesque, avec une foule incroyable, des drapeaux Boliviens partout, les fanfares bruyantes etc. et surtout, … surprise, le Président Evo MORALES qui vient nous saluer un par un. Du lourd !

Nous sommes super bien installés dans une caserne, et je file me faire soigner le pied à l’infirmerie militaire ! Ca s’arrange mais ça me fait souffrir pas mal dans la botte, surtout dans l’environnement humide que l’on a connu aujourd’hui.

Ce soir, il ne faut pas négliger la mécanique, et particulièrement les joints spi de fourche, car la boue est collante, et en séchant, ça risque de faire des dégâts… Grosse séance de nettoyage pour tout le monde, mais difficile avec nos moyens rudimentaires.

Après le briefing pour demain, c’est encore le Président Evo MORALES, super disponible, qui vient nous faire un petit discours, et pose pour une photo de groupe. Très simple ce Président, et qui insiste pour que le Dakar revienne dans son pays. Les Boliviens mesurent que le monde entier va entendre parler de leur pays à cette occasion. C’est un accueil rare et très enthousiaste. La fête durera toute la nuit, on entend les fanfares qui ne faiblissent pas !!

 
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