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Etape 6 : Fiambala – Copiapo / 641 kms Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
Écrit par Stéphane Hamard   
18-01-2012

Hier soir au briefing, Etienne Lavigne nous a expliqué qu’en raison de fortes tombées de neige à la frontière Argentino-Chilienne, les douaniers ont fermé le poste frontalier. Ils ont relevé -17°c. Du coup, le départ est retardé, suspendu aux décisions des autorités, et le secteur chronométré ne pourra finalement pas se faire à cause du retard accumulé. Nous ferons donc les 641 kms tout en liaison.

Heureusement que j’ai prévu des vêtements chauds car vous connaissez, on passe du niveau de la mer à +20°c, au col situé à 4750 mètres à -10°c en quelques kilomètres. Nous traversons des paysages somptueux et les passages à travers les cols enneigés donnent des images particulières du Dakar 2012.

Hier soir tard, j’ai « fabriqué » des protège mains étendus en cartons et avec des sous-vêtements chauds, une cagoule sous le casque et ma veste et pantalon anti-pluie ACERBIS, je suis au top, même pas froid !

Le parcours est quand même fastidieux et la piste au niveau de la frontière un peu dangereuse.

Content d’être arrivé au Chili, la page Argentine est tournée sans gros dommages.

 

 
Etape 5 : Chilecito – Fiambala / 416 kms Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
Écrit par Stéphane Hamard   
18-01-2012

Cette étape est annoncée comme étant très difficile, les dunes de Fiambala ayant laissé une très mauvaise impression aux concurrents de l’année dernière…

Après une liaison de 150 kms, on arrive au départ de cette spéciale de 265 kms. Un changement du déroulement de la journée a été décidé : en raison des pluies torrentielles de ces derniers jours, l’étape sera raccourcie et l’arrivée jugée au CP2, au kilomètre 195.

Départ sous un soleil de plomb, il faudra faire attention à la gestion de la machine et du pilote.

Ca commence déjà fort sur une succession de petites dunes avec des crêtes parfois bien piégeuses. L’effort et l’attention devront être permanents. Sur une plateau un peu surélevé, nous arrivons sur un danger 3 (sur une échelle de 4) qui signale une grande dépression pour plonger dans un rio ; Malheureusement, je suis un peu trop long et je ne peux emprunter la trajectoire de la majorité des pilotes. Je vois déjà 3 motos couchées en bas de cette dune et constate une descente effectivement bien raide qui contraste avec un sol dur en bas, ce qui fait que le passage descente / contact au sol est violent et difficile à maîtriser. Je ne peux plus faire demi-tour car ma moto est déjà engagée dans la cassure. Je décide de tenter la descente d’où je suis, tout en travers pour éviter la prise de vitesse. Et…. comme une fleur, je garde une vitesse minimale pour ne pas m’enfoncer et planter, mais pas trop pour négocier cette difficulté avec brio, je suis tout content de me retrouver en bas sans chute, j’enquille, heureux d’en laisser plusieurs derrière moi…

S’en suit une succession de rios avec changements de directions permanents, mais dans un décor de sable mêlé de petits cailloux. La température est presque insupportable, et j’essaie d’économiser la mécanique, mais les passages sont vraiment difficiles, avec une section de pistes très étroites qui sillonnent au fond de falaises, dans un sable mou et « remué » par la grosse soixantaine de concurrents devant moi. Je croise pas mal de motos coincées, j’ai l’impression que les mécaniques sont au bord de la rupture (et peut-être les pilotes aussi !). Le bruit des moteurs en sur-régime pour s’extraire de ces pièges au milieu des falaises très encaissées résonne comme des cris de désespoir de mécaniques qui ont déjà tout donné !!....

Après moi aussi pas mal de plantages, j’arrive sur un endroit avec des falaises qui ont laissé place à un talus d’environ 3 mètres de haut, toujours avec cette piste de sable mou très étroite. Comme un Italien que je vois pousser en faisant hurler son moteur, je décide de « grimper » sur la berge pour essayer de trouver un sol plus porteur, et surtout s’aérer un peu. Le problème est que le sable est très mou partout et il faut trouver assez d’élan pour monter de travers le talus. Après 5 tentatives, me voilà sur les contreforts du rio, sur un sol plus porteur. Je suis au milieu d’une végétation parfois dense en hors piste et avance en longeant les irrégularités du rio. On se retrouve à 3 motos avec cette même idée, mais on se sépare, on se retrouve un peu plus loin, mais ça n’avance pas fort... Le problème, c’est que les repères sont presque imperceptibles. Je comprends vite qu’on est entrain de « jardiner » (dans notre jargon, ça signifie qu’on est perdu, et qu’on tourne un peu pour retrouver la bonne piste). A un moment, je me retrouve derrière la RIEJU d’un Italien, on roule en se frayant une trace improbable parmi les petits arbustes, quand je vois surgir des flammes au niveau de sa jambe gauche. Stupeur, en l’espace de quelques secondes, je force pour le rejoindre et lui signaler mais il a vite vu et a jeté sa moto et s’éloigne comme il peut. Je m’éloigne aussi et la moto s’enflamme en un instant ; C’est la stupeur. Tout crame très vite, une grande fumée noire monte dans le ciel. Je donne l’alerte au PC Paris par mon bouton rouge sur l’iritrack et 5 secondes après, j’ai quelqu’un en ligne à qui je précise la situation. J’attends un peu avec le pilote et moins de 5 minutes plus tard, on voit arriver un hélico qui vient le récupérer. Je le laisse alors et continue mon « chemin de croix » en direction de la provenance de l’hélico, je me dis qu’il doit bien venir d’un point de l’itinéraire à récupérer, mais j’évalue à environ 15 kms dans cette végétation dense, dur dur. Pas plus de 3 minutes plus tard, je sens un point chaud sur ma cheville gauche, dingue, je vois des flammes au niveau de mon coude d’échappement. C’est un peu la panique, le cœur monte d’un coup dans le rouge, je cale le moteur, je saute de la moto en la maintenant de la main gauche et je concentre toute mon énergie à attraper du sable par terre pour étouffer les flammes !! Ca a l’air de marcher, mais ça reprend dans la seconde qui suit, je racle la terre et continue mon opération asphyxie du feu… plus de flammes, je crois que j’ai échappé au pire ! Je suis dans un état…. J’ai vécu un moment très fort… et très chaud !! Je comprends alors qu’en hors piste, des brindilles se sont accumulées entre le sabot et le coude d’échappement en titane - ultra chaud puisque la température extérieure est étouffante mais aussi parce que je roule au ralenti dans cet hors piste, - qui les a embrasé. Je stoppe un moment, je laisse refroidir la mécanique et nettoie alors tout le sabot. J’ai eu vraiment peur. Mon réservoir d’eau dans le sabot a commencé à fondre. Je reprends mes esprit,…et ma progression ; Il me faut retrouver de la lucidité pour comprendre comment rattraper la bonne piste. Je reprends mon road-book et analyse que je suis parti trop à droite. En revenant sur un cap 300, je retrouve au loin un grand rio qui me semble être une bonne option. Au bout de 15 mn, j’arrive à proximité, et vois une puis deux fumées de poussière, super, je suis sauvé. Le problème, c’est d’atteindre le lit du rio car les parois sont plutôt du genre 2 mètres de haut. Ok, je repère un endroit plutôt favorable, je mets la moto sur béquille et je vais affaler le rebord pour me faire une rampe d’accès ; Je casse le rebord avec mes bottes, je monte et descend à pied 10 fois en écroulant un maximum de terre avec mes pieds et mes mains pour me faire une pente accessible. Je retourne chercher ma moto, descends dans le lit du rio, et voilà, je me retrouve « parmi les miens », soulagé. Je me remets petit à petit dans le rythme et essaie de recaler un prochain repère sur le road-book pour savoir où j’en suis. A ce moment là, je me fais « déboîter » par Franz VERHOVEN, le n°15. Pouf, c’est un peu rassurant, je ne suis pas le seul « à la rue », cette étape va faire de gros écarts. A la fin de ce rio, j’arrive sur le CP, impeccable, ça me permet de me recaler au plus juste. Ouf, enfin impeccable….d’après mon road-book et le calage kilométrique que je fais, j’évalue mon « jardinage » à près d’une heure de perdue…Mais bon, c’aurait pu être plus grave.

Ensuite, on attaque une piste caillouteuse très technique, à flanc de montagne, et c’est vraiment un régal de pilotage ; c’est exactement le type de terrain que j’affectionne, des freinages limites, avec des pièges de terrains effondrés dans des courbes ou cuvettes, des courbes tout en glisse à l’accélération, je prends un plaisir fou.

A la fin de cette séance de franchissements de cols, on revient sur du plus ennuyeux, du hors-piste dans un sable noir et parfois très piègeux avec des cailloux parsemés… Un peu usant.

A environ 30 kms de l’arrivée, on traverse un plateau en hors piste et j’apprécie mal une grosse compression, sanction immédiate : « coup de raquette » violent, l’arrière rebondit et m’envoie par-dessus le guidon ! Comme je suis surpris, je subis complètement avec surprise et j’ai l’impression de passer dans une essoreuse. Fin des cabrioles, j’ai mal partout mais apparemment, rien de cassé. Ouf, j’ai eu chaud. Je me relève mais je suis groggy, j’ai reçu direct le choc sur le casque, je titube comme un mec bourré ! Je vois ma moto à 10 mètres mais je ne sais plus dans quel sens on est. Pouf, je me mets à genoux et prends un peu de temps pour aspirer le camel bag, ça tourne et sonne dans le crâne. En tous les cas, mon collier cervical a été primordial (…) sur ce coup-là. J’angoisse en allant relever la moto, comment elle va ? Ouf, gros coup de bol, l’instrumentation de bord n’a pas bougée. Incroyable même. Chance inouïe car sur une chute comme ça, il est typique de retrouver tout le poste de pilotage complètement vrillé, et du coup, mécanique tardive assurée pour tout réparer. Et là, miracle, rien, juste la ligne d’échappement qui à bien reçu. Je n’en reviens pas, elle a dû rebondir de la roue avant et faire un front flip pour toucher le sol sur le côté droit. Je suis super chanceux, c’est un vrai joker !! J’essaie de repartir au plus vite pour ne pas laisser monter les douleurs etc, mais je sens que je suis un peu touché aux côtes droites et au genou gauche, mais bon, ça roule correct et je sens que je n’ai rien de compromettant. Je rejoins l’arrivée tant bien que mal mais les courbatures vont arriver !!

Ce soir, au moment de faire la mécanique, c’est séance direct sur l’émission Bivouac consacrée au « team sans assistance ». Gaël ROBIC vient nous interviewer et je lui explique les malles, notre organisation auprès du camion TOTAL, nos galères etc. L’ambiance est très sympa.

Ensuite, direction l’antenne médicale où le toujours très disponible Gouram gère une équipe impressionnant de « réparateurs de corps » ! Mon pote Jean-Luc me fait un cataplasme sur le genou gauche plutôt mal en point, et me propose même un massage salvateur !!

Pas le temps de trop s’attarder, il faut manger vite et dormir.

 
Etape 4 : San Juan – Chilecito / 750 kms Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
Écrit par Stéphane Hamard   
17-01-2012

Encore un réveil à pas d’heure pour une liaison de 270 kms. La spéciale est très simple à résumer, il s’agit de pistes de sable entrecoupées de petites dunes. Une concentration permanente pour une étape qui demande des bras ! La moto bouge beaucoup dans ces pistes de sable profond, avec de longues sections de fesh-fesh. Lorsque l’on rentre dans ces sections, c’est un peu l’angoisse car on ne sait jamais ce qu’il y a de caché dedans, dans votre trajectoire choisie, (en général des gros cailloux « immergés »). Il faut absolument garder de la vitesse pour ne pas « planter » la moto dans cette espèce de « farine de sable » ; Si la vitesse n’est pas suffisante, la moto part de travers et c’est la chute assurée, avec une « douche de poussière collante » en règle ! Dans une portion, je tombe sur un quad immobilisé tellement c’est profond ; Impossible de passer, je monte sur le talus pour essayer de trouver une autre solution un peu moins catastrophe, c’est un peu la loterie. Le problème, c’est que lorsque je viens reprendre la piste, elle est si encaissée qu’il est impossible de rattraper la trajectoire sans se planter un minimum…. Je descends donc à l’arrêt pour limiter les dégâts et retrouve l’équilibre dans une ornière encaissée. C’est au moment où je me remets en ligne péniblement tant l’équilibre est précaire dans ces conditions, prêt à remettre gaz, que le quad en question arrive en trombe de son plantage, avec la « ferme intention » de se sortir à tout prix de son « enfer ». Pas de sentiment, il passe en force là où visiblement « la largeur du passage ne correspond pas à l’addition de nos largeurs de véhicule »(!!). Sa roue arrière droite vient m’écraser la botte gauche qui se coince sur le repose-pied. Il est passé sans ménagement. Je hurle de douleur tellement le choc est spontané et violent. J’attends un peu, je vérifie…. Vraiment solide ces bottes ACERBIS, mais bon, une attache a cédé quand même. Vu l’état, le pied à l’intérieur est au moins préservé d’une fracture mais je pense que j’aurai encore « un autre souvenir sur mon corps »...

Avec la chaleur ambiante et ce terrain qui « bouffe » de la puissance, il faut penser à économiser la moto. Je surveille en permanence mon bouchon de radiateur, apparemment, ça suinte légèrement mais ça tient. Finalement, malgré les traversées hasardeuses de rios, je ne me perds pas et finis la journée avec la satisfaction d’en avoir avalé une de plus !!

Le soir au bivouac, petite mission de plus que d’habitude, je m’aperçois d’une fuite d’huile au niveau du repose-pied gauche. J’analyse vite qu’il s’agit du joint spi de sortie boite qui fuit. Heureusement, j’ai les pièces dans ma malle, mais ça va encore me bouffer un peu de temps de sommeil…

 
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