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Etape 5 : Chilecito – Fiambala / 416 kms Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
Écrit par Stéphane Hamard   
18-01-2012

Cette étape est annoncée comme étant très difficile, les dunes de Fiambala ayant laissé une très mauvaise impression aux concurrents de l’année dernière…

Après une liaison de 150 kms, on arrive au départ de cette spéciale de 265 kms. Un changement du déroulement de la journée a été décidé : en raison des pluies torrentielles de ces derniers jours, l’étape sera raccourcie et l’arrivée jugée au CP2, au kilomètre 195.

Départ sous un soleil de plomb, il faudra faire attention à la gestion de la machine et du pilote.

Ca commence déjà fort sur une succession de petites dunes avec des crêtes parfois bien piégeuses. L’effort et l’attention devront être permanents. Sur une plateau un peu surélevé, nous arrivons sur un danger 3 (sur une échelle de 4) qui signale une grande dépression pour plonger dans un rio ; Malheureusement, je suis un peu trop long et je ne peux emprunter la trajectoire de la majorité des pilotes. Je vois déjà 3 motos couchées en bas de cette dune et constate une descente effectivement bien raide qui contraste avec un sol dur en bas, ce qui fait que le passage descente / contact au sol est violent et difficile à maîtriser. Je ne peux plus faire demi-tour car ma moto est déjà engagée dans la cassure. Je décide de tenter la descente d’où je suis, tout en travers pour éviter la prise de vitesse. Et…. comme une fleur, je garde une vitesse minimale pour ne pas m’enfoncer et planter, mais pas trop pour négocier cette difficulté avec brio, je suis tout content de me retrouver en bas sans chute, j’enquille, heureux d’en laisser plusieurs derrière moi…

S’en suit une succession de rios avec changements de directions permanents, mais dans un décor de sable mêlé de petits cailloux. La température est presque insupportable, et j’essaie d’économiser la mécanique, mais les passages sont vraiment difficiles, avec une section de pistes très étroites qui sillonnent au fond de falaises, dans un sable mou et « remué » par la grosse soixantaine de concurrents devant moi. Je croise pas mal de motos coincées, j’ai l’impression que les mécaniques sont au bord de la rupture (et peut-être les pilotes aussi !). Le bruit des moteurs en sur-régime pour s’extraire de ces pièges au milieu des falaises très encaissées résonne comme des cris de désespoir de mécaniques qui ont déjà tout donné !!....

Après moi aussi pas mal de plantages, j’arrive sur un endroit avec des falaises qui ont laissé place à un talus d’environ 3 mètres de haut, toujours avec cette piste de sable mou très étroite. Comme un Italien que je vois pousser en faisant hurler son moteur, je décide de « grimper » sur la berge pour essayer de trouver un sol plus porteur, et surtout s’aérer un peu. Le problème est que le sable est très mou partout et il faut trouver assez d’élan pour monter de travers le talus. Après 5 tentatives, me voilà sur les contreforts du rio, sur un sol plus porteur. Je suis au milieu d’une végétation parfois dense en hors piste et avance en longeant les irrégularités du rio. On se retrouve à 3 motos avec cette même idée, mais on se sépare, on se retrouve un peu plus loin, mais ça n’avance pas fort... Le problème, c’est que les repères sont presque imperceptibles. Je comprends vite qu’on est entrain de « jardiner » (dans notre jargon, ça signifie qu’on est perdu, et qu’on tourne un peu pour retrouver la bonne piste). A un moment, je me retrouve derrière la RIEJU d’un Italien, on roule en se frayant une trace improbable parmi les petits arbustes, quand je vois surgir des flammes au niveau de sa jambe gauche. Stupeur, en l’espace de quelques secondes, je force pour le rejoindre et lui signaler mais il a vite vu et a jeté sa moto et s’éloigne comme il peut. Je m’éloigne aussi et la moto s’enflamme en un instant ; C’est la stupeur. Tout crame très vite, une grande fumée noire monte dans le ciel. Je donne l’alerte au PC Paris par mon bouton rouge sur l’iritrack et 5 secondes après, j’ai quelqu’un en ligne à qui je précise la situation. J’attends un peu avec le pilote et moins de 5 minutes plus tard, on voit arriver un hélico qui vient le récupérer. Je le laisse alors et continue mon « chemin de croix » en direction de la provenance de l’hélico, je me dis qu’il doit bien venir d’un point de l’itinéraire à récupérer, mais j’évalue à environ 15 kms dans cette végétation dense, dur dur. Pas plus de 3 minutes plus tard, je sens un point chaud sur ma cheville gauche, dingue, je vois des flammes au niveau de mon coude d’échappement. C’est un peu la panique, le cœur monte d’un coup dans le rouge, je cale le moteur, je saute de la moto en la maintenant de la main gauche et je concentre toute mon énergie à attraper du sable par terre pour étouffer les flammes !! Ca a l’air de marcher, mais ça reprend dans la seconde qui suit, je racle la terre et continue mon opération asphyxie du feu… plus de flammes, je crois que j’ai échappé au pire ! Je suis dans un état…. J’ai vécu un moment très fort… et très chaud !! Je comprends alors qu’en hors piste, des brindilles se sont accumulées entre le sabot et le coude d’échappement en titane - ultra chaud puisque la température extérieure est étouffante mais aussi parce que je roule au ralenti dans cet hors piste, - qui les a embrasé. Je stoppe un moment, je laisse refroidir la mécanique et nettoie alors tout le sabot. J’ai eu vraiment peur. Mon réservoir d’eau dans le sabot a commencé à fondre. Je reprends mes esprit,…et ma progression ; Il me faut retrouver de la lucidité pour comprendre comment rattraper la bonne piste. Je reprends mon road-book et analyse que je suis parti trop à droite. En revenant sur un cap 300, je retrouve au loin un grand rio qui me semble être une bonne option. Au bout de 15 mn, j’arrive à proximité, et vois une puis deux fumées de poussière, super, je suis sauvé. Le problème, c’est d’atteindre le lit du rio car les parois sont plutôt du genre 2 mètres de haut. Ok, je repère un endroit plutôt favorable, je mets la moto sur béquille et je vais affaler le rebord pour me faire une rampe d’accès ; Je casse le rebord avec mes bottes, je monte et descend à pied 10 fois en écroulant un maximum de terre avec mes pieds et mes mains pour me faire une pente accessible. Je retourne chercher ma moto, descends dans le lit du rio, et voilà, je me retrouve « parmi les miens », soulagé. Je me remets petit à petit dans le rythme et essaie de recaler un prochain repère sur le road-book pour savoir où j’en suis. A ce moment là, je me fais « déboîter » par Franz VERHOVEN, le n°15. Pouf, c’est un peu rassurant, je ne suis pas le seul « à la rue », cette étape va faire de gros écarts. A la fin de ce rio, j’arrive sur le CP, impeccable, ça me permet de me recaler au plus juste. Ouf, enfin impeccable….d’après mon road-book et le calage kilométrique que je fais, j’évalue mon « jardinage » à près d’une heure de perdue…Mais bon, c’aurait pu être plus grave.

Ensuite, on attaque une piste caillouteuse très technique, à flanc de montagne, et c’est vraiment un régal de pilotage ; c’est exactement le type de terrain que j’affectionne, des freinages limites, avec des pièges de terrains effondrés dans des courbes ou cuvettes, des courbes tout en glisse à l’accélération, je prends un plaisir fou.

A la fin de cette séance de franchissements de cols, on revient sur du plus ennuyeux, du hors-piste dans un sable noir et parfois très piègeux avec des cailloux parsemés… Un peu usant.

A environ 30 kms de l’arrivée, on traverse un plateau en hors piste et j’apprécie mal une grosse compression, sanction immédiate : « coup de raquette » violent, l’arrière rebondit et m’envoie par-dessus le guidon ! Comme je suis surpris, je subis complètement avec surprise et j’ai l’impression de passer dans une essoreuse. Fin des cabrioles, j’ai mal partout mais apparemment, rien de cassé. Ouf, j’ai eu chaud. Je me relève mais je suis groggy, j’ai reçu direct le choc sur le casque, je titube comme un mec bourré ! Je vois ma moto à 10 mètres mais je ne sais plus dans quel sens on est. Pouf, je me mets à genoux et prends un peu de temps pour aspirer le camel bag, ça tourne et sonne dans le crâne. En tous les cas, mon collier cervical a été primordial (…) sur ce coup-là. J’angoisse en allant relever la moto, comment elle va ? Ouf, gros coup de bol, l’instrumentation de bord n’a pas bougée. Incroyable même. Chance inouïe car sur une chute comme ça, il est typique de retrouver tout le poste de pilotage complètement vrillé, et du coup, mécanique tardive assurée pour tout réparer. Et là, miracle, rien, juste la ligne d’échappement qui à bien reçu. Je n’en reviens pas, elle a dû rebondir de la roue avant et faire un front flip pour toucher le sol sur le côté droit. Je suis super chanceux, c’est un vrai joker !! J’essaie de repartir au plus vite pour ne pas laisser monter les douleurs etc, mais je sens que je suis un peu touché aux côtes droites et au genou gauche, mais bon, ça roule correct et je sens que je n’ai rien de compromettant. Je rejoins l’arrivée tant bien que mal mais les courbatures vont arriver !!

Ce soir, au moment de faire la mécanique, c’est séance direct sur l’émission Bivouac consacrée au « team sans assistance ». Gaël ROBIC vient nous interviewer et je lui explique les malles, notre organisation auprès du camion TOTAL, nos galères etc. L’ambiance est très sympa.

Ensuite, direction l’antenne médicale où le toujours très disponible Gouram gère une équipe impressionnant de « réparateurs de corps » ! Mon pote Jean-Luc me fait un cataplasme sur le genou gauche plutôt mal en point, et me propose même un massage salvateur !!

Pas le temps de trop s’attarder, il faut manger vite et dormir.

 
Etape 4 : San Juan – Chilecito / 750 kms Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
Écrit par Stéphane Hamard   
17-01-2012

Encore un réveil à pas d’heure pour une liaison de 270 kms. La spéciale est très simple à résumer, il s’agit de pistes de sable entrecoupées de petites dunes. Une concentration permanente pour une étape qui demande des bras ! La moto bouge beaucoup dans ces pistes de sable profond, avec de longues sections de fesh-fesh. Lorsque l’on rentre dans ces sections, c’est un peu l’angoisse car on ne sait jamais ce qu’il y a de caché dedans, dans votre trajectoire choisie, (en général des gros cailloux « immergés »). Il faut absolument garder de la vitesse pour ne pas « planter » la moto dans cette espèce de « farine de sable » ; Si la vitesse n’est pas suffisante, la moto part de travers et c’est la chute assurée, avec une « douche de poussière collante » en règle ! Dans une portion, je tombe sur un quad immobilisé tellement c’est profond ; Impossible de passer, je monte sur le talus pour essayer de trouver une autre solution un peu moins catastrophe, c’est un peu la loterie. Le problème, c’est que lorsque je viens reprendre la piste, elle est si encaissée qu’il est impossible de rattraper la trajectoire sans se planter un minimum…. Je descends donc à l’arrêt pour limiter les dégâts et retrouve l’équilibre dans une ornière encaissée. C’est au moment où je me remets en ligne péniblement tant l’équilibre est précaire dans ces conditions, prêt à remettre gaz, que le quad en question arrive en trombe de son plantage, avec la « ferme intention » de se sortir à tout prix de son « enfer ». Pas de sentiment, il passe en force là où visiblement « la largeur du passage ne correspond pas à l’addition de nos largeurs de véhicule »(!!). Sa roue arrière droite vient m’écraser la botte gauche qui se coince sur le repose-pied. Il est passé sans ménagement. Je hurle de douleur tellement le choc est spontané et violent. J’attends un peu, je vérifie…. Vraiment solide ces bottes ACERBIS, mais bon, une attache a cédé quand même. Vu l’état, le pied à l’intérieur est au moins préservé d’une fracture mais je pense que j’aurai encore « un autre souvenir sur mon corps »...

Avec la chaleur ambiante et ce terrain qui « bouffe » de la puissance, il faut penser à économiser la moto. Je surveille en permanence mon bouchon de radiateur, apparemment, ça suinte légèrement mais ça tient. Finalement, malgré les traversées hasardeuses de rios, je ne me perds pas et finis la journée avec la satisfaction d’en avoir avalé une de plus !!

Le soir au bivouac, petite mission de plus que d’habitude, je m’aperçois d’une fuite d’huile au niveau du repose-pied gauche. J’analyse vite qu’il s’agit du joint spi de sortie boite qui fuit. Heureusement, j’ai les pièces dans ma malle, mais ça va encore me bouffer un peu de temps de sommeil…

 
Etape 3 : San Rafaël - San Juan / 561 kms Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
Écrit par Stéphane Hamard   
16-01-2012

Ce matin, encore un réveil matinal puisque je me lève à 04h30, mais tout va bien. On commence par une liaison de 291 kms sur le goudron, puis départ 2 par 2 pour une spéciale de 270 kms. Il faut faire très attention aux caps, car on « navigue » dans le lit des rivières. Impossible de « couper » d’un rio à l’autre donc hyper gaffe à la navigation, sinon on a vite fait de se retrouver loin, car une fois qu’on est parti dedans, difficile de repérer des notes sur le road-book. Le pilotage est très très technique, les gros cailloux alternants avec les crevasses et trous en tous genres. Toute la journée, c’est de la pierre, parfois en secteur trialisant ; Il faut faire très attention à ne pas mettre ses roues n’importe où car les jantes vont subir grave aujourd’hui. Le but du jeu est de garder suffisamment de vitesse pour ne pas trop se ruiner physiquement et enchaîner les passages sans se déconcentrer. De mon côté, ça ne se passe pas trop mal et en fin d’étape, je vois plusieurs motos arrêtées, en difficulté sur des « zones » inondées suite à de gros orages dans la région cette semaine. Il faut faire très attention car les pneus changent complètement de comportement entre le sec et le mouillé, surtout avec les bib rallye qui ont vite fait de vous « jeter » sur un angle de caillou mal visualisé. Les pierres mouillées et super piégeuses alternent avec des passages de sable profond et fatiguant. Les kilomètres ne défilent pas vite, et il faut s’accrocher pour ne pas céder à la lassitude des mêmes difficultés répétées. Le problème, c’est apparemment que l’angoisse est communicative ( !) car en voyant un groupe de 5 motos arrêtées sur un passage étroit, très technique et rendu très glissant par un cours d’eau, je me bloque avec eux sur un secteur que j’aurais dû passer avec de la vitesse. Je tente le franchissement « à l’arrêt » mais l’arrière se dérobe et je tombe à 2 à l’heure sur le côté droit. M…, ça devait passer sans problème mais les mecs arrêtés m’ont fait douter ! En plus, dans ces gros cailloux en vrac, je déchire le carénage mais ça devrait aller. Gaffe car sur une petite chute comme ça, un doigt coincé ou autre peuvent vous faire abandonner direct ! Juste de l’énergie gaspillée mais bon, je repars rapidement, et laisse les autres à l’agonie dans ce secteur. Ca va, je suis plutôt en forme et dans ces conditions difficiles, je me sens « monter en puissance », plutôt bon signe. On a traversé des canyons de toute beauté tout au long de la journée, mais j’avoue que les difficultés ont gommé mon plaisir de contemplation !! « En venir à bout », voilà plutôt ce que je ressassais !

En fin d’étape, on attaque des super montées et descentes sans adhérence dans des collines. Super chaud par endroit, il ne faut pas lâcher l’élan car le précipice vous avale !! C’est dans ces entrecoupements de pistes que je me perds : alors que je suis bien calé sur un Waypoint à passer, le road-book ne correspond plus du tout…. Surtout rester bien calme, mais à 20 kms de l’arrivée, en pensant aux autres qui rejoignent l’arrivée plein gaz, c’est le genre de truc qui met les nerfs à rude épreuve (et c’est le but de l’orga !!), et il ne faut surtout pas se désunir. Je croise  des motos dans tous les sens, et je rejoins même une piste que j’ai déjà passée ! Damned, je tourne en rond, calmos et analyse…. Ok, je vois mon pote Dimas le Brésilien partir sur une piste oblique à 180°, j’ai peur de comprendre ; En fait, j’ai pris le waypoint à l’envers et c’est pour ça que je ne reconnais plus le road-book ! Malgré le temps perdu, je me dis que j’ai un eu de chance car j’étais perdu « avant », sans le savoir, et je suis quand même content d’avoir « ramassé » ce waypoint un peu au hasard, sinon, c’est 20 mn de pénalités…

Arrivée « à fond », content de sortir de ce dédale de pièges.

En arrivant au camion malles, bonne surprise, Luc Alphand vient me chercher pour me proposer un direct avec Gérard Holtz sur l’émission Bivouac. Super, je pourrai faire parler de La Réunion, et on commente ensemble l’étape du jour sur France Télévisions, juste avant qu’une tempête de sable arrive, ce qui va nous compliquer la nuit ; Mais bon, en plein désert, ce n’est pas une surprise.

En faisant ma mécanique ce soir, je démonte le carénage avant pour aller le faire réparer par LOCTITE qui saura me le réparer avec ses produits « miracle ». Grosse frayeur, je découvre alors que le choc s’est fait précisément au niveau du bouchon de radiateur, et que la collerette est tordue. Zut, grosse angoisse car comme vous le savez, chaque minute est comptée pour moi le soir. La soudure est fissurée, je ne peux pas continuer comme ça, le radiateur va fuir quand il va monter en pression. Je vais voir mon ami Franck Helbert chez YAMAHA que je sais équipé d’un poste à souder l’aluminium. Le temps de le trouver dans ce bivouac de 3500 personnes, lui exposer le truc, négocier l’affaire ; il refuse de s’y risquer car on n’a pas assez de matière à ce niveau, c’est risquer de tout fondre. Et le temps qui passe, et la nuit qui est déjà tombée, faut pas tergiverser trop longtemps…. Je vais revoir LOCTITE qui va me proposer de colmater la fissure avec une pâte à carter. Bon ok, on essaie et on teste. Ils sont quand même super sympas, et une heure après (ils sont déjà pas mal sollicités de toute part !!), je fais monter ma KTM en température pour voir, ça a l’air de tenir, mais je ne suis pas vraiment rassuré, il faudra voir ça en pleine condition demain… Et c’est sûr, ça va chauffer sur les pistes, le thermomètre est monté aujourd’hui jusqu’à 45°c ! Avec tout ça, il est minuit trente passé quand je rentre dans ma tente…

 

 
Etape 2 : Santa Rosa – San Rafaël / 782 kms Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
Écrit par Stéphane Hamard   
16-01-2012

03h30, le réveil est un peu difficile mais il va falloir s’y habituer ! Une première liaison de 403 kms va me permettre de me réveiller ! La spéciale est très intéressante, avec des changements de direction rapides et il faut être vigilant sur la navigation. La moto réagit bien, et je commence à vraiment bien la connaître au niveau des suspensions. Attention à ne pas prendre de risques inutiles car les concurrents « nerveux » sont encore nombreux et les risques de sortie de piste évidents sur ce terrain très glissant et avec toute la poussière que soulève ces pistes en terre très sèche. Neutralisation de 10mn et ravitaillement essence au km 140 de la spéciale. Je remplis uniquement le réservoir arrière de 18 litres pour finir les 155 kms de spéciale, ça devrait aller largement, car je fais attention de ne pas trop me charger pour attaquer les dunes de fin de parcours.

Et effectivement, on rentre direct dans le (très) vif du sujet : après une reprise de pistes piégeuses et glissantes, nous arrivons dans des enfilades de pistes au sable très mou qui peut vous freiner d’un coup ! Assez surprenant. Puis on s’enfonce dans des montées et descentes de plus en plus prononcées, les dunes arrivent… Le sable est de couleur gris-noir, très difficile à « analyser », surtout qu’il fait une chaleur étouffante. C’est bientôt une succession de dunes à franchir et le sable super chaud rend les trajectoires très …. aléatoires. Je ne vous compte pas les chutes, sans gravité évidemment dans ce sable omniprésent, mais il faut rester très vigilant sur l’hydratation car il fait vraiment très chaud. Le franchissement pose des problèmes et je continue avec calme, en essayant de contourner au maximum les grosses dunes car la moto souffre beaucoup. Ca me rallonge mais si je reste concentré sur mes caps, j’évite un peu les trajectoires déjà défoncées par la petite centaine de concurrents déjà passés. Déjà bien entamé physiquement, les 30 derniers kilomètres sont une succession de whoops interminables sur des pistes de sable alternant les zones molles et très dures ! Bref, ça casse les organismes. Je ne m’éparpille pas et réussit à rejoindre l’arrivée mais déjà, je sens que ça va laisser des traces…

Une petite liaison sur goudron de 84 kms pour rejoindre la petite cité de San Rafaël, perdue au milieu d’un milieu hostile et très aride.

Je suis sur le bivouac bien dans les temps pour faire ma révision de jour et m’organiser au mieux pour anticiper les étapes à venir ; Les galères de concurrents commencent déjà fort, le Dakar n'est jamais facile !

 
Etape 1 : Mar Del Plata – Santa Rosa / 820 km Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
Écrit par Stéphane Hamard   
16-01-2012
05h45 Départ pour la première liaison de ce Dakar 2012 ! Et déjà un premier bonheur, celui de retrouver la « communion » des concurrents avec les fêtards de la St Sylvestre, et ils sont visiblement très nombreux à Mar Del Plata ! Tout au long de la sortie de la ville, les 2 mondes se croisent : ceux qui ont fait la fête toute la nuit viennent faire une haie d’honneur à la caravane du Dakar, dans la pure tradition des départs du Trocadéro…. , première séquence émotion !

Une première liaison de 143 kms permet de tout jauger et contrôler si tout est en place. Je n’en reviens toujours pas, la foule est toujours aussi dense sur le bord de la route.

Rendez-vous en bord de mer pour le premier départ du secteur chronométré de 57 kms. Il s’agit d’une enfilade de pistes sablonneuses, sinueuses et ondulées en bord de falaise, au pied de l’Océan Atlantique. Puis descente sur la plage, et là, je ne résiste pas, je vois devant moi des pilotes « à doubler » ! Et malgré que je suis conscient d’être un peu en rodage, je ne peux m’empêcher de « jauger » ; Impressionnante, elle prend des tours et de la vitesse à n’en plus finir cette petite KTM !!! J’ai véritablement fait le bon choix, elle dépasse à l’aise les 3 ou 4 pilotes qui « vissent » sur ce bout de « Touquet ». Mais calmos, je coupe vite, il ne faudrait quand même pas tout casser bêtement. Retour sur des chemins assez étroits mais très rapides, et aussi très poussiéreux, qui rendent les dépassements difficiles. Les 57 kms sont vite avalés, et on attaque direct les 620 kms de liaison pour rejoindre le premier bivouac à Santa Rosa.

Aussitôt arrivé, je repère le « camion TOTAL », appelé aussi le « camion des malles » qui transporte nos affaires mais aussi un paquet de palettes pour la logistique rallye.

Je monte ma tente, organise mes affaires et passe à l’entretien de la moto : vidange + filtre à huile, contrôles de serrage en tout genre, et inspection visuelle. Rien de spécial à signaler, je vais manger et vite me coucher, il est déjà 23 heures.

 

 
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